Mercredi 23 juillet 2008 à 19:07

Fuck english weather.
On est en juillet zut !
Mais non, alors que je me tue à dire aux français qu'il ne pleut pas tant que ça en Angleterre, voilà qu'elle veut me donner tord. Le ciel est fermé ; la pluie va-et-vient sans répit pour nos espoirs de lumière chaude ; l'herbe grasse se nourrit ; humides les fleurs se succèdent ; mon esprit s'envole ; le ciel ruisselle toujours ; les chaises de jardin attendent stoïques, de servir. Mais je suis repartie, en pensée ; Berlin, le Tiergarten, forêt immense au coeur de la ville, les vélos, les petits restaurants, sa ville. C'est peut-être pour ça que le temps ici cherche à être maussade, mais la pluie ne change rien au désir, elle ne fait que m'encourager à l'évasion, au rêve.
Peut-être qu'à force d'eau elle peut aider à la transparence des choses ? Comme une fenêtre qu'on a si bien nettoyée qu'on ne la voit plus, effacer ce qui gêne, voir enfin ce qui était caché, savoir, se décider. Berlin.  
Et ce temps qui enferme, je voudrais exploser, ouvrir grand les bras, tourner très vite sous la pluie, me sentir physiquement vivante, avec des gouttes sur la peau et les cheveux collés. Si je devais faire un rapport sur moi je mettrais : "extérieur toujours relativement policé cache intérieur en ébullition périodique - éclat soudain possible - peut mener à l'explosion permanente". Version bombe quoi.

N'empêche, je ne me vois pas, sous prétexte d'étudier l'histoire d'une bombe, afin de fournir peut-être à celle qui m'habiterait des éléments de désamorçage, et pour l'avoir lui à mon côté et son influence et comprendre l'étendue inconnue de la place qu'il a prise dans mon affaire, me pointer à sa porte genre "et si nous allions à Hiroshima mon amour ?".

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Participation (qui a dit tardive ?) au jeu proposé par Akynou, qui nous a vus tout d'abord enthousiastes pour proposer des titres de livres, puis immensément désarmés quand, après une redistribution généreuse, il a fallu créer un texte en y insérant ces titres devenus phrases ou propositions.
J'ai essayé au mieux de m'approprier cette liste : La pluie ne change rien au désir, Rapport sur moi, La transparence des choses, Les fleurs, Hiroshima mon amour.

Ai-je trouvé ça difficile ou drôlement intéressant ? Les 2 mon général. J'attends la prochaine !  


*

Mercredi 16 juillet 2008 à 15:10

Nous sommes ici en direct de Henley-on-Thames, où a lieu tous les ans début juillet la régate d'aviron la plus chic d'Albion, où tout plein de gens viennent se faire voir, où les femmes sont obligées de porter un chapeau et aussi une robe jusqu'en dessous du genou, et les hommes un costume avec une veste qu'il faut garder pendant le repas même si il fait très chaud.
Mais comme ils sont anglais ils arrivent à en faire quelque chose de rigolo pour nous pauvres serveurs. C'est-à-dire que les messieurs associés à un club d'aviron - plus ou moins lontainement - ont une veste aux couleurs dudit club - généralement pas possibles - sous laquelle ils portent souvent un gilet aux motifs improbables - j'ai vu des petits moutons brodés - une cravate aux couleurs opposées, et si vous avez de la chance, vous pourrez vous rendre compte  que les chaussettes complètent l'ensemble.
     (je vais essayer de vous trouver le visuel)
Et tout ce beau monde n'est en général en rien intéressé par les rameurs qui suent sur le bassin pendant le tea-time.   


Après la régate il y a eu le Festival, de musique, ou des arts, enfin quèquechose.
C'était rigolo aussi, peut-être un chouïa moins posh et encore... Tout le beau monde arrive à 18h en 4X4, on plante la tente et on dresse la table dessous pour le dîner. On peut ouvrir le coffre et laisser apparaître le magnifique panier de pique-nique traditionnel.
Après ça se disperse dans les différents bars et restaurants jusqu'au concert principal (il y avait même les Gipsy King jeudi soir).
Comme ils sont anglais ils prennent de la bière et des hamburgers (au porc grillé à la broche, mégabon), en costume ou en robe et talons hauts, toujours.fc-10

On peut se promener dans les lieux pour admirer les peintures et sculptures, et tout plein de créatures insolites : des oiseaux sur échasses dignes de Jurassic Parc, un jongleur, des danseurs, des hommes à tête de chien qui reniflent les héritières, des anges montés sur scooter, des voitures en osier ou bien pleines de bouteilles diversement remplies qui pourront faire xylophone.
Les robes vont du plus simple au plus mauvais goût, et les bonnes femmes sont parfois peinturlurées à faire peur. fri-3          
                                                                                                 
J'ai pu voir en spectacle 3 espagnols déjantés qui jonglaient avec leurs guitares, et faisaient des échanges de pamplemousses, de balles de ping-pong  voire d'oeufs avec le public.                                                

J'ai pu aussi taper la discut avec le ténor de Nouvelle-Zélande.

Au bar à champagne, samedi, à 2h du matin, ils nous a fallu indiquer qu'il était l'heure à deux couples de soixante ans complètement beurrés, qui en ont oublié de laisser un pourboire.
Madame se lève en titubant : "where is the taxi ?" ; son mari, à peine plus droit : "I do not have a fucking clue !".

I don't have a fucking clue either de comment ils ont trouvé la sortie puis sont rentrés chez eux, en tout cas ils n'étaient plus là quand nous sommes arrivés dimanche.

 

Jeudi 10 juillet 2008 à 1:59

Et à 5h - oui on sait, Paris s'éveille - nan mais c'est pas ça.
A cinq heures là c'est mon anniversaire. Et je le prends pas si mal que ça.
fiou
Pasque c'était pas gagné. Pasque l'année dernière ça a été dur. Parce que je n'ai pas voulu voir ça. J'étais mal. J'étais assise sur le muret à me demander ce qui se passait si je me laissais tomber. Je ne me suis pas laissée tomber. Et je ne savais pas si c'était la bonne décision.
Je sais toujours pas hein.

Mais 1 an après je suis toujours en vie. J'ai vécu 366 jours de plus (2008 était bissextile pour ceux qui n'ont pas tout suivi), il y a eu des hauts et des bas, des gens formidables et des jours où je ne pouvais plus voir les gens (en général c'est pas les mêmes gens). Je compte sur ma mémoire pour faire un tri séléctif qui gardera le plus mieux.
Je mets toujours autant de temps à assimiler les choses, j'ai besoin de laisser décanter les expériences, mais maintenant je le sais. Je me vois comme quelqu'un dont il faut prendre relativement soin, et je me regarde évoluer avec intérêt.

Je ne sais toujours pas très bien où je vais dans la vie mais au moins je l'ai dit. Et on me laisse le droit de ne pas savoir, c'est chouette. J'ai 21 ans aujourd'hui et j'ai le droit d'avoir des rêves un peu fous à essayer, de ne pas vouloir embrasser une profession légèrement corporatiste et qui m'offrira peu d'évolution en matière de responsabilités ou salariales.
J'ai découvert un peu cette année la vraie vie. Avec son prix, son temps, son espace ; et l'envie maintenant de gérer ça toute seule comme une grande. Ce qui est donc mon projet, actuellement en pourparlers avec le gouvernement familial.


Bref l'envie d'avancer voir si ce ne serait pas mieux après.

Et ça ça faisait longtemps.

smile 


*

Jeudi 3 juillet 2008 à 23:42

Ach je n'avais pas vu ça venir
je m'attendais presque à l'inverse ; mais non, encore, le piège, est-ce un piège ? le même piège, et je plonge. pas dû, je n'aurais pas dû poser cette question. Would you date me ?

Tais-toi, tais-toi, ta voix m'est chère mais elle est bien plus douce quand elle dit mon prénom, tais-toi tu me brûles, ici autour du coeur, ma peau chauffe, pour rien, presque rien, je ne m'attendais à rien en venant ici et puis j'y ai cru. J'y ai cru et je t'ai demandé. Et ta réponse ne vaut rien. Quelqu'un d'autre, tu préfères à moi quelqu'un d'autre, remarque c'est déjà mieux que de me préférer personne, je monte en grade. Peut-être un jour quelqu'un me préfèrera directement, hein, sait-on jamais, sur un malentendu, un gars vraiment désespéré. Mais ce n'est pas pour cette fois. Et je pleure. Je serre les dents, je ne veux pas te gêner, tu es trop adorable, je suis là encore pour une journée, je veux que ça se passe bien.

Et maintenant loin, quelques sms pourris, et rien, aujourd'hui tu n'as pas répondu. I'll miss you je t'ai dit. Tu as dit toi aussi. Mais tu ne m'écris pas.
Je ne savais pas encore, je me disais que ce n'était pas grave d'avoir parlé de ça, qu'on allait s'en remettre. Maintenant ça y est je regrette, je regrette je regrette mon dieu !! Si j'avais pu ne rien demander ! Garder un lien intact sans rien de pourri qui se glisse dedans, qui te fasse hésiter, peser les mots que tu m'adresses ; non ce n'est pas possible, ce silence, tu vas écrire, demain, je voudrais t'appeler, mais qu'est-ce que ça donnerait. Avant rien, maintenant peut-être tu vas devenir suspicieux, je vais te peser, te gêner, je


   meeeeeerdeuh

Et en plus non, bien sûr, non, encore, il faut que je l'encaisse aussi celui-là. Enfin tu as dit "ja" mais vas savoir ce qu'il signifiait. Et le coup du portable, j'aurai dû savoir, te demander avant tout : en face de moi tu écris un long message, trop long. J'aurai dû savoir, on me l'a déjà faite celle-là, je crois, je sais plus, la douleur est prête. Et la fille qui pose sa vieille question alors qu'il pense à l'autre. J'ai du mal à l'imaginer, elle, elle a le toucher d'une épée.
Je voudrais retourner là-bas. non, te téléphoner, non. Je cherche dans mes souvenirs ta voix, ton visage, déjà tu es irréel, ne reste que la peine.


(ne reste que la peine à prononcer en 6 pieds s'il vous plaît, avec le e muet). 


*

PS au 15 juillet : il ne répondait pas aux mails parce qu'il y avait une erreur dans l'adresse et qu'il ne les recevait pas. Si si en vrai. Quand il les a il veut bien répondre hein.

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