Dimanche 31 août 2008 à 22:23

J'ai jamais été aussi stressée par une rentrée je crois. Enfin on oublie vite, ça a dû arriver.
Mais là j'ai peur que ça se passe mal, en fait, vraiment mal, c'est bizarre.


Alors j'ai pris une douche, je me suis toute bien lavée, comme si ça pouvait changer quelque chose à ce que je pourrais dire de pas comme il faut demain. Les cheveux, ils étaient même pas sales mais c'est plus sûr. Un masque, 10 min, les dents, frotte frotte frotte, la petite crème après le shamppoing que j'oublie toujours, le truc-machin sur les boutons...

Demain il va falloir que je sois à l'heure. Ouh, ça fait des mois que ça ne m'est pas arrivé. Et à l'heure toute seule. Ma môman n'est pas là pour rattraper le coup.
C'est que je commence un stage chez un monsieur très bien du métier, connu dans le milieu, ancien prof à la fac, j'ai les bouquins comme tout le monde sur mon étagèredezétudes. Et il faut être bien comme il faut, le brosser un peu dans le sens du poil tout ça.
Déjà ça me plaît pas.
Mais surtout, là, pour commencer ma dernière année, ça commence à me sortir par les trous de nez l'orthophonie. Ces études, ces gens, cette organisation, ces matières, cette corporation, toutes ces bonnes femmes qui nous transmettent leur rancoeur, leurs échecs, les couleuvres qu'elles ont dû avaler - paraît-il - et que d'ailleurs va falloir qu'on se défende hein, contre ces salauds de médecin, ne vous en laissez pas compter ! Tiens d'ailleurs on va vous faire le même programme qu'eux comme ça vous saurez tout pareil sur le trajet du nerf trijumeau.

ouh que ça me sort par les trous de nez

Et ça va se voir, je pense, sûrement, peut-être, enfin on verra, mais ça ne va pas lui plaire, sûrement que non, comment ! notre glorieux métier... !? Mais je sens que ça va sortir tout seul...
Et comme le bonhomme n'a pas la réputation d'être aimable, si ce n'est pas ça qui cloche c'est juste que je vais mal le supporter... Les deux dernières années ça n'a pas loupé avec mes maîtres de stage. Mais qu'est-ce que j'ai donc qui tourne pas rond et qui les agace ?
Je le prends trop à la légère. C'est ça. Ca me gonfle et je n'ai pas envie de faire de l'orthophonie le centre de ma vie et de mon univers, de lui accorder 100% de mon temps (ça ne serait même pas suffisant ils demandent 120), et ça les énerve apparement.


Allez, je vais le faire.
Je vais mettre tout plein de réveils, mon beau pantalon, un peu de maquillage et je vais m'appliquer.


Et puis mercredi soir c'est Paris-Carnet. N'oubliez pas hein ! Ca va me faire plaisir de vous voir :o)



*

Lundi 11 août 2008 à 17:41

Et ben euh, comment dire. J'y suis allée.
Bon sans la question foireuse. Sans vouloir savoir ce qu'il pense, à quoi il s'occupe ailleurs, vers qui son esprit vagabonde, rien, je n'ai rien demandé.
Déjà la dernière fois j'avais rêvé que ma demande tournait mal, elle a tourné mal, même réponse que mon imagination nocturne.
Là j'en ai rêvé encore, doucement, juste une conversation, et la réponse encore me prévenait. J'ai décidé de surtout ne pas marcher par là. Ne pas gâcher ce qui se passait réellement, attendre une suite et vivre le présent. Et c'était parfait, juste, être à l'aise à deux exactement, sans rien dire.

Quatre journées pleines, des discussions qui finissaient souvent sur wikipédia pour vérifier, compléter, du vélo, des petit-déjeûners, des repas, le Reichstag au moins trois fois mais toujours renoncé, Persepolis, la bibliothèque de la fac, travailler l'un à côté de l'autre. On a partagé des glaces des fruits des bretzels des bouteilles d'eau une chambre.
Dimanche soir il a éteint avant de changer de T-shirt, lundi soir non.  On a ri, presque pleuré, on s'est moqué l'un de l'autre, et atteint un quota inavouable de blagues vaseuses.  

Encore une fois je n'osais espérer trop, par moment je pensais au meilleur pour la seconde d'après, parfois au pire. Il a parlé d'apprendre le français.

Mais j'étais là. Jusqu'à mardi soir, 21h passées, sur le quai, une embrassade, un hug à l'allemande pour se dire au revoir, et en sortant de ses bras ma main s'est trouvé dans la sienne, une seconde. Serre.

A leur départ de Paris en février on s'était quittés à Odéon, on était tous en retard, eux pour leur train nous pour la répet. On s'était fait la bise, mais le geste avait été étrange, il avait cherché mes lèvres peut-être, et moi sa main, mais on s'était ratés, le vide.

Ici le plein, la surprise de la simplicité. Mais c'est la fin, je monte j'abaisse la vitre encore. Il touche mon bras "it was nice having you here" sourire.
Et le train part, je ne veux pas bien sûr, mais je suis dedans. Se laisser emporter, supporter les français touristes du compartiment et leur prononciation comme une insulte à l'Allemagne, vouloir les faire taire mais juste pleurer.

Après un passage éclair à Paris je reprends le train à 15h et ose enfin allumer mon portable. S'il n'avait pas écrit...
Il a envoyé, oh, un tout petit quelque chose Guten Morgen... avant 9h ce matin, en se levant, avant même que j'arrive.



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