J'ai l'impression d'avoir maigri de partout. J'ai des problèmes de taille de pantalon depuis septembre déjà, j'avais attribué ça au stress de la fin août qui m'aurait un peu vidée, et puis aussi au fait que n'ayant jamais été une fashion victim, voire même plutôt l'inverse, un choix adapté de coupe de pantalon n'a jamais fait partie de mes compétences - je commencerais peut-être juste à m'y connaître un peu mieux. Ou alors c'est le froid ?
Notre balance déconne un peu, je ne peux donc pas tellement m'y fier, mais c'est vrai quelle me donne des poids inférieurs à ceux de l'année passée.
Et puis je commence à le sentir sous la main. L'impression d'avoir maigri des épaules, de la taille, du visage. Mes doigts appuyés essaient d'évaluer une différence, si on sentait les os avant, exploration de ce corps auquel je m'habitue. Je voudrais savoir le reconnaître. J'essaie de m'en faire une idée, de savoir comment il est fait. Je me fixe dans la glace pour essayer de voir si le dessin des joues n'aurait pas changé. Mais c'est bien difficile, je n'ai pas une idée très précise de ce à quoi ressemble mon visage, j'ai toujours eu l'impression qu'il se modifiait considérablement selon que j'ai les cheveux lâchés ou attachés, et selon l'attache. Mon profil m'est inhabituel et bizarre aussi. J'ai réalisé un jour qu'il n'y avait aucune photo de moi ni même aucune où j'apparaissais sur la vingtaine que j'ai patafixée au mur. Je suis souvent perplexe en me voyant en photo et me reconnais parfois difficilement, sourcils froncés et mine dubitative face à un visage qui me semble familier. Grâce ou à cause des zaffreux photoblogueurs qui sévissent au Paris Carnet il existe maintenant quelques portraits de ma pomme. Je me suis forcée à développer plusieurs photos de ou avec moi et à les afficher. Pour supporter de m'avoir sous les yeux. Apprendre à me reconnaître voire à me connaître de visu.
En fait je me sens beaucoup plus représentée par mon nom. J'ai gardé et épinglé plusieurs libellés d'adresse, étiquettes de conférences ou autre document avec mon nom d'écrit. J'ai un prénom et un nom chacun assez rare ou original pour m'identifier et me représenter moi. Ces bouts de papier de toutes origines, manuscrits ou dactylographiés, par moi-même ou par d'autres, sont mes photos de moi. Mes exemplaires de photomaton.
Lorsqu'en début d'année la fac réclamait n+1 enveloppes timbrées à mon nom et adresse, je m'appliquais à faire n+1 écritures bien différentes, même stylo, même suite de lettres et de chiffres, mais 4 ou 5 représentations distinctes, et du coup des impressions variées de ces lignes qui sont un peu de mon identité.
Finalement j'utilise là une autre de mes caractéristiques physiques. J'ai toujours trouvé mon écriture, au sens de geste graphique, à peu près aussi changeante que mon visage me le semble en fonction des coiffures et des éclairages. On m'a dit de temps en temps qu'on aimait bien mon écriture ou que je l'avais jolie, et ça m'a fait plaisir, mais enfin en général c'est des fois où je me suis appliquée...
J'aime bien en observer les changements. En fonction du stylo, du papier, de son épaisseur et de ce sur quoi il est posé, de comment je suis assise par rapport à la feuille. Mon état de gauchère en écriture ne facilite pas la régularité du mouvement, les années m'ayant vue développer diverses techniques d'adaptation, dont le "penchage de feuille" (pour copier au partiel asseyez-vous à ma droite), que je n'utilise pas à chaque fois au même degré. Pour cette même raison je n'ai jamais tenté la calligraphie - peut-être devrais-je essayer l'arabe - et je peux écrire des pattes de mouches irrégulières version cochon certains jours.
Enfin pour le moment je me reconnais mieux quand je vois mon nom et prénom écrits de ma main que dans un visage qui me fait dire je l'ai déjà vu quelque part, mais où ?
Vous pouvez disposer. Nous traiterons la voix et la démarche dans l'identité la semaine prochaine. N'oubliez pas de relire vos notes.
Notre balance déconne un peu, je ne peux donc pas tellement m'y fier, mais c'est vrai quelle me donne des poids inférieurs à ceux de l'année passée.
Et puis je commence à le sentir sous la main. L'impression d'avoir maigri des épaules, de la taille, du visage. Mes doigts appuyés essaient d'évaluer une différence, si on sentait les os avant, exploration de ce corps auquel je m'habitue. Je voudrais savoir le reconnaître. J'essaie de m'en faire une idée, de savoir comment il est fait. Je me fixe dans la glace pour essayer de voir si le dessin des joues n'aurait pas changé. Mais c'est bien difficile, je n'ai pas une idée très précise de ce à quoi ressemble mon visage, j'ai toujours eu l'impression qu'il se modifiait considérablement selon que j'ai les cheveux lâchés ou attachés, et selon l'attache. Mon profil m'est inhabituel et bizarre aussi. J'ai réalisé un jour qu'il n'y avait aucune photo de moi ni même aucune où j'apparaissais sur la vingtaine que j'ai patafixée au mur. Je suis souvent perplexe en me voyant en photo et me reconnais parfois difficilement, sourcils froncés et mine dubitative face à un visage qui me semble familier. Grâce ou à cause des zaffreux photoblogueurs qui sévissent au Paris Carnet il existe maintenant quelques portraits de ma pomme. Je me suis forcée à développer plusieurs photos de ou avec moi et à les afficher. Pour supporter de m'avoir sous les yeux. Apprendre à me reconnaître voire à me connaître de visu.
En fait je me sens beaucoup plus représentée par mon nom. J'ai gardé et épinglé plusieurs libellés d'adresse, étiquettes de conférences ou autre document avec mon nom d'écrit. J'ai un prénom et un nom chacun assez rare ou original pour m'identifier et me représenter moi. Ces bouts de papier de toutes origines, manuscrits ou dactylographiés, par moi-même ou par d'autres, sont mes photos de moi. Mes exemplaires de photomaton.
Lorsqu'en début d'année la fac réclamait n+1 enveloppes timbrées à mon nom et adresse, je m'appliquais à faire n+1 écritures bien différentes, même stylo, même suite de lettres et de chiffres, mais 4 ou 5 représentations distinctes, et du coup des impressions variées de ces lignes qui sont un peu de mon identité.
Finalement j'utilise là une autre de mes caractéristiques physiques. J'ai toujours trouvé mon écriture, au sens de geste graphique, à peu près aussi changeante que mon visage me le semble en fonction des coiffures et des éclairages. On m'a dit de temps en temps qu'on aimait bien mon écriture ou que je l'avais jolie, et ça m'a fait plaisir, mais enfin en général c'est des fois où je me suis appliquée...
J'aime bien en observer les changements. En fonction du stylo, du papier, de son épaisseur et de ce sur quoi il est posé, de comment je suis assise par rapport à la feuille. Mon état de gauchère en écriture ne facilite pas la régularité du mouvement, les années m'ayant vue développer diverses techniques d'adaptation, dont le "penchage de feuille" (pour copier au partiel asseyez-vous à ma droite), que je n'utilise pas à chaque fois au même degré. Pour cette même raison je n'ai jamais tenté la calligraphie - peut-être devrais-je essayer l'arabe - et je peux écrire des pattes de mouches irrégulières version cochon certains jours.
Enfin pour le moment je me reconnais mieux quand je vois mon nom et prénom écrits de ma main que dans un visage qui me fait dire je l'ai déjà vu quelque part, mais où ?
Vous pouvez disposer. Nous traiterons la voix et la démarche dans l'identité la semaine prochaine. N'oubliez pas de relire vos notes.