Lundi 25 octobre 2010 à 15:41

P., 3 ans et quelques, veut boire un peu d'eau après s'être brossé les dents.
Elle m'explique quelque chose de pas très clair mais dans lequel je saisis qu'il faut faire attention à l'eau, faut pas gaspiller, c'est pour l'écologie, la planète tout ça.
Je suis impressionnée et me dis que voilà, la toute jeune génération là, ils sont déjà sensibilisés à ces questions avant même leurs 4 ans. Ca va ravir
Goon je lui raconterai.

Application :
la donzelle soulève donc très légèrement le robinet et laisse couler un filet d'eau.
Elle se tient sur la pointe des pieds sur le marchepied en plastique, le menton sur le rebord du lavabo, les bras tendus, le verre rose au bout des doigts.
Nous attendons patiemment que le verre se remplisse.
A ras bord.
Puis elle en boit une gorgée et vide le reste.


Voui.
C'est ça.
Fallait faire les choses en petit quoi, y'avait de l'idée, c'est pas encore tout à fait ça mais il y a de l'idée.

Mardi 19 octobre 2010 à 23:52

Bon, pasque j'en ai déjà croisé pas mal. De différentes couleurs, tailles, matières, je prends tout, je les reconnais en un éclair, parfois incroyablement, trop loin, trop caché, sous une feuille (sisi), dans les endroits les plus improbables, quand j'ai traversé une rue en diagonale, à peine dans mon champ de vision. Tordus, ouverts, retournés, déformés, j'ai l'oeil.

Mais là, j'ai un doute.
En fut-ce ?


http://gamace.cowblog.fr/images/DSCF9186.jpg
Mais sinon je vois pas ce que...
Enfin tout est possible !

Dimanche 17 octobre 2010 à 3:01

Plusieurs jours que je me couche à des heures indues et que je suis là, au milieu de la nuit, sans avoir vraiment sommeil.
D'habitude c'est dû à je ne sais quel état d'excitation et d'attente, ces jours-ci je ne vois rien.
J'ai fait un peu de psychanalyse sauvage avec quelqu'un d'inhabituel qui me connaît sous un autre angle et ma famille aussi, et qui m'a apporté des éléments nouveaux, je suis curieuse de voir ce qui sortira après décantation.
J'ai appris des choses étonnantes, agréables et désagréables, j'espère ne pas tout mélanger, tout oublier.

Des encouragements, à continuer, continuer à raconter tout ça et à y fouiller, même si c'est dur, mais parce que oui ça vaut le coup, même si parfois ça n'avance pas ai-je l'impression, et que je me demande quand est-ce qu'il faudra arrêter.

Des moments de panique sur la suite, le futur, le bientôt, le alors c'est ta dernière année...
Des moments d'enthousiasme intercalés, parfois trop brefs, pas assez consistants pour soulever le reste, mais qui me rassurent.
Mais de nouveau l'inquiétude, le ça ne démarre pas et ça va trop vite. Le je ne suis même pas foutue de me bouger pour ce qui me fait envie alors que tout est possible, en fait.

Et la flemme. 
Plusieurs projets de billets, des brouillons qui fleurissent, et d'autres encore en esprit. Mais il faudrait se concentrer un peu, chercher quelques extraits pour que ça tienne, trop de travail tout ça.
Alors j'écris mes états d'âmes sans préambule, pour déverser quelque chose ici, parce que ça me fait plaisir mine de rien, d'écrire là, parce que j'ai découvert cet été que ça me manquait quand je ne le faisais pas, que ça m'était nécessaire parfois, que ça m'opprimait quand je ne pouvais pas.

Quatre ans (et une petite journée) après l'ouverture du blog, sentir que je l'investis de plus en plus. Et y voir un bon signe :o)


Le premier billet, parce que c'est toujours amusant de voir...

Mercredi 6 octobre 2010 à 1:44

Il faut frustrer ses enfants.
C'est une des maximes éducatives principales de mon père. Il le dit, et il le pense aussi.
J'ai commencé récemment à répondre : pas trop, des fois qu'ils te pètent à la gueule.
Mais je comprends que c'est une alternative : soit ils te pètent à la gueule, ce que mes soeurs ont un petit peu plus tendance à faire, soit ils l'intègrent bien, bien bien, trop bien, bien profond. Et c'est plutôt ce que j'ai fait moi.

J'ai donc grandi avec la conviction qu'il est mauvais, qu'il est malsain pour moi (très), d'obtenir ce que je désire.

Et on se demande d'où vient le sentiment de culpabilité lancinant qui m'accompagne, dès que la situation me va, me convient, réalise ce dont j'avais envie. D'où viennent mes sensations d'imposture et de bénéficier d'injustices en ma faveur.

Même mon lecteur mp3, au début, j'ai été effrayée par le fait que ça me permettait d'écouter tout de suite, immédiatement, la musique dont j'avais envie, juste là, d'un coup, sans raison.
C'est aussi pour ça que, contre toute logique, et à l'effarement des certains amis, je suis restée longtemps, par exemple, avec une connexion internet très compliquée, qui dépendait de l'ordinateur familial, et causait des accidents de déconnexion qui me faisaient perdre des choses importantes. Relativement importantes devrais-je dire, rien n'est très important, en fait, dans ce bas-monde.
Plutôt que de faire un bon caprice et réclamer une chosebox avec wifi, c'est quand même pas si compliqué (quoique). Ce qui a d'ailleurs fini par arriver.
Je suis en plein listage des exemples de ce genre et de leurs ramifications. Il y a des chapitres sur l'argent, d'autres sur l'apparence.
On dirait qu'il s'agit de se compliquer la vie. 

Je ne suis pas Cosette non plus hein.
Mais il y a toujours cette impression qu'il ne faut pas s'autoriser à être à l'aise, jamais, surtout pas, c'est péché, c'est mal, c'est les flammes de l'enfer.

Même si c'est plus compliqué que ça.

Et aujourd'hui je ne sais plus. Parce que rejeter ça, c'est me demander de renier mon éducation, mes parents, moi-même, et ma famille sur vingt-cinq générations. Parce qu'il y a peut-être de la fierté d'être un peu à côté, de ne pas être dans l'air du temps, de transmettre des valeurs longue durée. Fierté de se penser un peu au-dessus ou un peu à côté ou un peu moins influençable peut-être. Le monde tourne et la croix demeure comme diraient les Chartreux. A moins que la fierté ne soit le dernier recours lorsqu'on ne peut plus changer ?
Et puis surtout je l'ai dans la tête. Je ne serais pas ce que je suis sinon, donc si je rejette ça je rejette ce que je suis et je ne peux plus vivre au-dedans de moi-même, ce qui me met dans une situation immobilière très difficile. Je ne peux pas savoir ce que ça donnerait, ce que je penserais, ce que je serais si je n'avais pas été élevée avec ça. Alors je cherche à composer.
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