Vendredi 26 novembre 2010 à 2:29

Je le sais.
Le prochain qui se pointe - si jamais - je l'enverrai bouler sévère, bien profond, méchant. Pour l'humilier. Par fierté, par vengeance.

Je voudrais être superbe et dédaigneuse.

Ou bien je frapperais bien quelqu'un. Violemment, pour faire mal, pour le plier de douleur, pour avoir le dessus. Le coude dans le creux au-dessus de la clavicule, dans la poitrine, le ventre, qu'il finisse par terre. J'aurais dû faire des arts martiaux tiens.

Mercredi 24 novembre 2010 à 1:56

Ah ben je l'ai bien cherché là, bien fait.
Ca marche toujours.
Ca s'est déclenché avant même, la "confirmation" n'a rien tellement changé.
Ca marche à tous les coups je crois. Et c'est ridicule, c'est pas possible, ce n'est pas possible de vivre comme ça !
Il y a toujours une sensation de pas encore le droit, de niveau à atteindre. Mais pourquoi les moindres détails des autres me rendent-ils folle ? Ce n'est pas vivable.
Et j'ai tellement d'autres trucs à gérer/raconter pour le moment au docteur-à-oreilles que je n'enfonce pas le clou là-dessus, alors que finalement c'est ça qui revient immanquablement, qui ne part pas, même un soir de bonnes nouvelles sur les autres sujets.
Et quelle est cette idée proprement saugrenue que si j'avais ça j'irais mieux ??!
Que ça changerait quelque chose, que je me sentirais un peu bien, un peu plus à ma place, un peu plus autorisée, un peu plus vivante ?
Pourquoi mais pourquoi cette idée stupide ?

Alors que c'est rien que de la réalité.
Des choses, des gens, des évènements bien concrets.
Pas tous roses.
Mais quand même je vois un peu mon idée. Ca revient.
Et ça me rend folle. Ou malade. Je n'arrive pas à choisir entre les deux.
Mais triste tellement triste. En pleurs. Et ça continue.

Dimanche 21 novembre 2010 à 22:41

De l'intérieur ils ont juste dû voir une fille courir. Jaillir du bus un livre à la main, un peu élégante, talons, étole bien serrée autour du cou, gants de laine, frileuse. Courir vers la porte avec quelques autres retardataires en fouillant d'une main dans son sac. S'arrêter, regarder dans le sac, fouiller fébrilement cette fois, avec les yeux qui s'agrandissent, ils ont dû avoir une pensée moqueuse pour les sacs de fille. Mais mon sac n'est pas un tel fouillis ce n'est pas ça. Ils ont dû voir la fille sortir une bouteille d'eau et la poser sur le mur de l'escalier, examiner le sac encore une ou deux fois la bouche entrouverte et crispée au bord du cri, hésiter à sortir la carte magnétique qui aurait pu prouver s'il avait été encore temps, regarder d'un air perdu vers l'intérieur, et se détourner, lasse et lente, le col ouvert et l'écharpe pendant dans la main.

Samedi 20 novembre 2010 à 22:41

Si je ne m'en occupe pas ça va s'arrêter si je ne m'en occupe pas ça va s'arrêter si je ne m'en occupe pas ça va s'arrêter.
Ou si je dédaigne ça va s'arrêter.
Méthode élaborée pour survivre à plus de quinze ans, vingt ans d'assauts agressifs et colériques de la soeur qui me suit, quinze mois de moins pour l'éternité, et qui est devenue je crois un trait de caractère - à moins que ce ne soit l'inverse.
Et je réalise soudain que ça ne marchera pas sur la directrice de mon master. Elle ne se lassera pas. Mais comme jusque là c'est mon mode de fonctionnement par défaut j'ai été un peu surprise, et j'ai secrètement espéré.
Je devrais tout faire pour qu'elle ne devienne pas ma directrice de mémoire je sais.

Je n'ai pas besoin de partir à l'autre bout du monde, je peux ne pas être là en étant physiquement présente, docteur es.

Sinon j'ai attaqué mes mollets au couteau en plastique, comme j'ai vu ma soeur faire depuis si longtemps. Et j'ai gratté comme je l'ai vue faire tant de fois, et j'ai vu sur mes propres jambes les boutons comme la chair de poule piquée de rouge qui sont si souvent sur les siennes. Et puis j'ai mis de la crème.

Samedi 20 novembre 2010 à 20:54

Ca m'a repris encore une fois pareil, la respiration saccadée bruyante tout le haut du corps en hoquets glissants à angles vifs, et je suis persuadée que j'en rajoute moi-même, pour faire des effets dramatiques, alors j'essaye d'arrêter et ça bloque ma respiration et ça reprend. Ca me fait une sensation bizarre dans les dents, presque comme des fourmis. Et je suis morte de trouille que les garçons débarquent, je ne les entendrai pas, de la salle de bain tout au fond, ils arriveraient d'un coup devant la porte et entendraient tout, ou même si je suis dans le salon, si je hurle recroquevillée sur le tapis ce sera trop tard aussi quand la porte s'ouvrira, je ne sais plus quelle heure il est, l'eau coule encore, si je me noie ça inquiétera camille, déjà que l'hospitalisation de maman elle était inquiète, mais ça règlerait plein d'autres choses. Je n'ai pas mangé ce midi finalement, pas eu vraiment le temps, pas trouvé au seul moment où ce qu'il me fallait, ça a été, j'avais juste faim après une heure et demie de rame. Ce matin une tranche de pain de mie ça n'a pas été, il me faudrait du papier pH pour ma salive. Ce soir gnocchis et légumes en pot ça n'a pas été non plus, je ne sais plus ce que je peux manger. j'ai trouvé d'autres boutons, ou sortes de, je ne sais pas d'où ils viennent, ce ne sont peut-être que des frottements. J'ai oublié vendredi et peut-être samedi matin de faire les deux ou trois choses importantes qu'il fallait. une pour ma mère et deux pour ma sécu, et ce soir j'ai une reflexion, alors que je fais ce qu'il a refusé de faire sous prétexte que je saurai mieux, bien la peine que ducros se décarcasse non mais il se fout de ma gueule, il se fout de ma gueule !! j'hésite, j'hésite à casser une assiette, déjà hier, à mettre l'ordinateur dans le bain tiens, à faire une scène publique à mon père, pour qu'on voit bien que ça va pas, pour qu'on se dise qu'il n'est vraiment pas bien, qu'il ne sait vraiment pas faire, que ça se sache, que je puisse exploser et que ce soit dit. Tu te fous de ma gueule. Et lui aussi il n'a pas le droit de me juger, l'autre là, on ne choisit pas où on naît, et après des fois on ne révolutionne pas tout mais on fait avec, tu crois que je me la coule douce, quelque part sûrement, mais tu ne sais pas ce que j'ai dans la tête, on n'a pas été élevés pareil à mon humble avis, tu n'as aucune idée de ce que je transporte alors ne me classe pas aussi vite, sur ce genre de critères-là. Et ceux qui s'offusquent, ça me fait juste passer pour encore plus conne. Je vais vomir peut-être, ça serait au moins quelque chose, pour la première fois je suis allée chercher un balai et j'ai frappé contre le plafond de la chambre à côté de la salle de bain, une fois que j'ai réussi à sortir, après que les "chants" du voisin ont empiré un peu la crise. j'ai un problème avec les sons, je n'arrive pas vraiment à les classer dans bruit de fond et à les oublier, j'explore comme ça l'environnement, à l'oreille, et je voudrais pouvoir pulvériser ce qui me gêne auditivement. Je ne sais pas quoi faire, je n'ose plus regarder nulle part, aller rien lire, rien écouter, tout et n'importe quoi peut faire repartir la machine, mais il faudrait aussi réussir à tout noyer, parce que tous ceux que j'ai entendus ou lus ces dernières heures tournent en vrille dans mon cerveau, dans mon oreille presque, et je ne trouve toujours pas pourquoi ça me rend folle alors que pas d'autres semble-t-il, et j'ai beau avoir fait des distinctions psycho-réthoriques, finalement je n'aurais juste dû pas croire à ce que j'ai cru, ne croire à rien surtout, il ne fallait pas. Est-ce que je dois sortir, mettre de la musique, laquelle, ou partir, prendre un train, marcher, rester dans l'eau, me terrer dans mon lit, courir, lire, pleurer encore, écrire. écrire c'est fait. J'ai dû me baigner dans du cif un peu, j'ai nettoyé la baignoire et passé les doigts sous le lavabo pour voir ce que la femme de ménage n'avait pas nettoyé, je songe à passer la soirée à récurer sols et murs, j'ai parfois des petites "crises" où j'ai l'impression que tout est sale, que je suis sale, qu'il faut tout laver, et là tant pis je suis en position foetale, face contre terre les cheveux pendant sur la sortie de bain tâchée. mais il meugle encore là-haut je l'entends du salon. Il y a sur le tapis des piles de journaux que j'ai commencé à trier. Un feu peut-être ce serait plus purificateur ?
Est-ce que j'essaye d'exorciser quand je dis ça ? De me soulager de ces idées rien qu'en les exprimant, par provoc ?
Il y avait autre chose aussi je ne sais plus. 
Ducros. Non mais je t'en foutrais. 149 euros et 29 centimes exactement, et j'ai oublié le pain.
Créer un podcast