Lundi 14 février 2011 à 20:20

Lundi aprem habituel chez eux, les deux petits dans leur chambre, je surveille (surécoute ?) d'une oreille ; les deux grandes et la voisine sur la table pour les devoirs, CE1, CE2, CM1, j'essaie de faire toutes les dictées et/ou exercices en même temps.
Dernière semaine avant les vacances de Noël, fatigue, déconcentration.
Accalmie dans mon rôle de répétiteur, j'en profite pour utiliser vite fait leur ipad, ya panne d'internet chez nous depuis quelques jours, occasion de voir mon courrier.
L'aînée y voit soudain l'opportunité de s'occuper d'autre chose que de ses cahiers, elle se lève, qu'est-ce que tu fais, euh dis donc, tu es autorisée à te servir de l'ipad ?
Oh dis donc mademoiselle, je t'ai sonnée ? 
La seconde d'après les trois filles sont debout. Chorus.
 - Qu'est-ce que tu cherches ? (je suis effectivement sur les pages blanches)
 - Tu cherches l'adresse de ton amoureux ?
 - Fais voir !
 - Tous les garçons c'est son amoureux !


 - Pas Papa quand même.

Je n'ai pas vu ni reconnu à l'oreille laquelle des deux a dit ça. Ca m'a juste pliée de rire (après elles ont attaqué la question du père de la voisine). Ce n'était pas dit de manière agressive à mon égard du tout d'ailleurs, c'était plutôt d'une voix en pleine réflexion, genre : attends, pasque si on dit ça... Exerçons notre esprit logique (j'adore m'émerveiller aux moindres développement de l'intelligence) : papa est un garçon, et donc, attends, voilà, et alors, ben nan :D
C'est bien les filles, les facultés de raisonnement progressent :o)

Mardi 8 février 2011 à 15:07

Dialogue avec petite soeur n°2, de passage à Paris.

Elle, ton enthousiaste et presque affirmatif : eh ! alors, tu vas faire une thèse l'année prochaine ? hein, tu fais une thèse ?!
Moi, voix pleine de réflexions quémandant conseil : ben, c'est une possibilité qui s'ouvre voui, je ne sais pas, tu penses que ce serait une bonne idée ?
Elle : ben c'est la classe quoi !!
Moi : ah, tu veux juste pouvoir dire que ta soeur est en thèse en fait ?
Elle : ben ouais carrément.
Moi : mmh. C'est un argument.

Dimanche 6 février 2011 à 0:28

Je me remets à trouver des trombones, ça me rassure, plus grand chose en décembre, je me sentais perdue.

Et hier, je ne sais déjà plus où, le plus beau - ou le plus original - trombone que j'ai jamais trouvé... (que j'aie ?)

http://gamace.cowblog.fr/images/trombonerondorange.jpg

Je me demande si je pourrai mettre des trombones quand ce sera bien cicatrisé, m'étonnerait, snif.

Vendredi 4 février 2011 à 2:05

Tu aurais pu faire ta crise d'ado plus tôt, non mais vous me fatiguez là. Je fais ce que je peux. Je demande un avis factuel et on me répond à côté de la plaque ; et j'hésite encore je crois : j'aurais honte de le regretter mais je sais qu'il y a un risque, alors je voudrais juste savoir si ça m'irait, de manière purement physionomique, je n'ai rien à cirer de vos avis sur mon style ou mon inadéquation ou mon retard ou je ne sais quoi, merde.
Vous me faites chier.
Je suppose que je suis incompréhensible mais quand même j'aimerais bien que quelqu'un tente. Je n'ai vu personne pendant des semaines et des semaines, j'ai carrément supprimé mon compte twitter et personne n'a remarqué. Je regarde mes griffures s'estomper mais les gens trouvent ça encore très visible, demandent, et ne sont pas foutus de comprendre ce que c'est. Si j'explique on me regarde comme une malade. Mais parmi vous en fait non, personne n'a rien vu, rien dit. Pas rendu compte probablement que j'avais disparu des écrans. S'en foutent. Et me demandent d'un coup si je suis au courant de ce qui est arrivé à machin et machinette la nuit du 31. Je vous réexplique que je n'ai eu contact avec aucun d'entre vous depuis le 10 décembre ? 

Je croyais être en train de dénouer mes propres problèmes, et je découvre que j'essaye en fait de régler des affaires qui viennent de ma grand-mère au moins. Qui me reproche d'autres choses d'ailleurs. Et de toute façon elle n'a aucune idée, et de toute façon elle s'en foutrait, elle se moquerait, elle ne verrait pas le problème et c'est bien vrai, c'est pas si grave, chochotte.

L'impression que personne n'a rien suivi, l'impression d'être toute seule. Est-ce que ça s'arrête à un moment, même temporairement ? J'ai trouvé ça sympa un moment je crois mais pour l'instant j'ai du mal ; mais j'ai quand même un peu peur, sur quelles bases repartir ?

J'alterne entre le ya pas de raison que je ne puisse pas l'intéresser et le je ne vois pas pourquoi je l'intéresserais.

Tout le monde s'en fout, je sais vous êtes occupés, vous avez d'autres trucs plus sympa à faire, votre affection est engagée ailleurs. 

Et je me lis écrire les mêmes choses qui ont l'air de conneries ridicules que tous les ado qui bloguent, et je vois bien que je fais du chantage.

Et j'ai eu mal mal mal au ventre cette après-midi, dans le labo universitaire de ma directrice de mémoire. J'ai pu tenir assez longtemps à ne rien montrer, et à un moment la douleur déborde, j'ai vu flou, j'ai entendu ouaté, je ne tenais plus bien debout, j'ai été obligée de demander à m'allonger. Comment se faire remarquer à sa première visite. 30 minutes à gémir de douleur dans la salle commune. Ils ont été tous très gentils.
Le retour a été un peu dangereux encore aussi, le bus, la 13, la 14. Crispée, fantomatique, chancelante ; j'ai senti tout le long des yeux attentifs fixés sur moi, de voyageurs inquiets, et ça m'a rassérénée. Some do care about me.
On a commencé à établir une convention de stage avec le labo pour que je reçoive une gratification dont le montant me paraît mirobolant, j'ai imaginé ce que ça me permettrait de faire, et maintenant j'ai peur que ça coince quelque part.

Je dors de nouveau dans le salon depuis quelques nuits, parce qu'il faisait 10 samedi soir, et lundi j'en ai eu marre de dormir crispée. Se réinstalle la subtile balance entre dormir tendue dans le froid ou bien ne plus avoir d'endroit à moi et squatter le salon de l'appartement avec quelques affaires dans un coin.

Et j'ai des ennuis de sécu qui me stressent, et je ne comprends rien à l'attitude de mes parents, et j'ai perdu des feuilles de soin je crois, et eux ont perdu ma déclaration de médecin traitant, et se sont trompés dans les remboursements, et le gars s'en fout, revenez quand vous aurez le décompte, et j'ai quelques centaines d'euros dans la nature et j'ai l'impression que je ne les récupèrerai jamais.

C'est quoi cette histoire d'appareil dentaire ?

Jeudi 3 février 2011 à 1:48

Sur un rebord de l'escalier où entre voisins l'on dépose les journaux à échanger, Psychologie Magazine, "inventez votre vie de couple" ; j'invente j'invente mon vieux je ne fais que ça.
Oui je sais que mon blog est tout noir-gris, et qu'il y a de la pub, c'est parce que j'ai pas repayé pour un blog sans-pub, et ça fait sauter mon habillage, ce que je trouve tellement pas classe de la part des hôtes que je boude et on reste comme ça.
Quand je boude j'aimerais bien qu'on le remarque.

Enfin !
j'en pouvais plus de ce bouquin, que j'avais commencé en septembre dans un élan d'intérêt étudiant, parce que j'en avais entendu parler déjà dans mes études d'avant, parce que c'était réputé, parce que parce que.
Pas très épais pourtant.
Introduction plutôt sympathique au ton un peu lyrique mais encore enthousiasmant, je découvre qu'il s'agit d'une réédition en 1990 de cet ouvrage datant originellement de 1963.
Ca peut expliquer des choses, mais pas tout. Nonméoh.
Par exemple, et même si le mot était paraît-il très à la mode alors, écrire "cybernétiquement" (tiens ça déplaît au correcteur orthographique) dans un bouquin c'est déjà bizarre, une fois par chapitre c'est trop, et plusieurs fois ça devrait être interdit !
Le ton lyrique ne se calme pas, se multiplie même en lyrico-emphatico-insupportabilo-médical. J'ai toujours trouvé les bouquins de médecine difficiles à lire (à digérer ou avaler) parce que trop secs, mais finalement là c'est pire.
Extrait typique : Certes, sur ce thème, nous pourrions paraboler à l'infini, mais nous risquerions de perdre le contact avec l'expérimentation qui seule en la circonstance pose les jalons sur lesquels chacun d'entre nous saura bien raisonner cybernétiquement à souhait.
Non je ne sais plus de quoi ça parle et je refuse de relire les pages précédentes pour vérifier, mais en fait ça n'importe pas tellement, ça peut s'appliquer à n'importe quoi, jeu du mois : insérer ça dans votre prochain(e) dissert'/note/devoir.
Et puis bon, surtout surtout, le sieur se base sur des théories médicales fausses. Aujourd'hui clairement fausses. En 63 probablement pas encore, en 90 je commence à avoir un doute. On a découvert dans la deuxième moitié du 19ème siècle que le langage était plutôt géré par l'hémisphère gauche du cerveau, et aussi qu'il y avait décussation (croisement), c'est-à-dire que la main droite est dirigée par l'hémisphère gauche et inversement, bon.
Et on a alors pensé que les gauchers étaient simplement montés à l'envers ! Erreur au montage, les parents tenaient le plan dans le mauvais sens.
On sait maintenant que cette idée est erronée, mais je ne sais pas depuis quand (depuis quand on le sait).

J'avais péniblement avancé en septembre-octobre, rendu, ré-emprunté, lu d'autres choses, il ne me restait que la postface de 1990. Et je suis horriblement têtue, il n'est que très peu de livres que je n'ai sciemment pas finis. Donc celui-là, j'avais bien l'intention d'avoir sa peau 4ème de couv.
J'ai un souvenir éminemment pénible d'une file d'attente d'opéra très tôt un vendredi matin, ça s'éternise, tout le monde est énervé, Mme Michu s'en prend à tout le monde et fait partager ses malheurs, je me demande pourquoi j'ai fait tout ce cirque juste pour entendre du Mozart et je lis L'oreille et le langage du Dr Tomatis pour parachever l'ambiance. Nauséeuse.
Arrivant enfin au guichet j'avais acheté par réflexe une place à 20 euros tout de même, et puis je m'étais dit que maintenant que c'était fait, je ferais tout pour en profiter. C'était pour le dimanche 21 novembre. C'est la place qui est tombée de mon sac sur le trajet de l'hôpital
ce dimanche-là où ma maman voulait un shampoing.

Mais il n'y a pas que la neurologie qui est fausse.
Il écrit des énormités qui m'ont fait mal aux yeux et aux dents presque sur l'acquisition du langage, le babillage etc.
Les premiers mots sont sortis, répondant à l'excitation des cavités anatomiques. Qu'il ouvre la bouche ou qu'il la ferme en laissant les lèvres en position de succion, et "maman" arrive spontanément. Que les lèvres se durcissent un peu et se rétractent, et "papa" surgit. Qu'elles s'éloignent un tant soit peu, et "dada" ou "tata" s'individualisent. Ainsi, sa palette verbale s'enrichit rapidement de multiples éléments que l'on peut à l'infini répéter, moduler, intervertir.
Aaarrghrgblbmb.
Hum, bon, juste vite fait, la différence entre "ma" et "pa" ce ne sont pas les lèvres, les lèvres c'est justement le point commun ! La différence est dans le voisement (nasalisé pour le /m/), c'est tout. Les cordes vocales vibrent pour le /m/ et pas pour le /p/. A part ça même mode et même lieu d'articulation.
Et il finit avec de drôles d'idées sur une linguistique génétique - qui ne signifie pas la même chose que ce que les linguistes peuvent entendre par là - avec de drôles de théorie sur une langue originelle utérine (!?), et même s'il a presque eu mon pardon pour avoir rappelé aux linguistes que la langue est d'abord orale (bien) avant d'être écrite, il a fini sur une connerie tellement énorme sur le manque d'économie de l'écriture chinoise toute idéographique (dit-il) que c'en fut fait de lui.

Monsieur Tomatis, taisez-vous.

La prochaine fois je me paie la tête du livre le magasin des suicides de Jean Teulé, ça me soulagera aussi.
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