Ma maman était une grande lectrice, une grande amateure de littérature, une grande admiratrice des classiques, de l'Italie, de Dante. Elle avait commencé une licence de lettres classiques, fini en lettres modernes. Elle avait fait du latin, du grec, de l'italien. Tout ça sans travailler suffisamment d'ailleurs avait-elle toujours dit, mais enfin c'était une littéraire, qui vivait entourée de bouquins, des grands classiques aux parutions récentes ; elle était d'une famille de lettrés, de papetiers savants, d'un grand-oncle qui avait découvert trois pensées inédites de Pascal et avait proposé une nouvelle classification de leur ensemble à la lumière de ces feuillets miraculeusement sortis du néant car il en aurait reconnu l'écriture. Classification pas particulièrement retenue par les spécialistes du genre mais qu'importe. Des gens cultivés.
L'Italie, Florence avaient toujours tenus une place particulière dans le coeur de ma mère. Elle avait une reproduction d'une toile représentant le Duomo vu depuis une fenêtre et une rose à côté, et avait été fort vexée quand je n'en avais pas voulu dans ma chambre.
Elle vivait dans ce bouillon vaguement brouillon de culture qui n'avait pas pris forme - elle n'était ni professeur, ni traductrice, ni rien de professionnellement culturel - mais qui faisait partie de son être et de sa manière de (se) penser. La littérature, l'Italie, le grec, Chrétien de Troyes faisaient partie du grand ensemble de ses enthousiasmes admiratifs qui faisait d'elle quelqu'un de plein et de vivant.
Par ce qui n'est sûrement pas un hasard, c'est elle qui a hérité d'un vénérable camée présent dans la famille depuis des générations et représentant Dante. Il semble que cette lointaine branche de la famille ait été d'origine italienne. C'est une bague qu'elle portait tous les jours et je l'ai toujours vue avec.
Mon père n'avait aucune idée de pourquoi il était extrêmement touchant que ce soit sa femme, Béatrice, qui ait hérité de cette bague à l'effigie du poète florentin.
Je le lui ai appris cet été.
J'ai envie de pleurer à chaque fois que j'y pense.
L'Italie, Florence avaient toujours tenus une place particulière dans le coeur de ma mère. Elle avait une reproduction d'une toile représentant le Duomo vu depuis une fenêtre et une rose à côté, et avait été fort vexée quand je n'en avais pas voulu dans ma chambre.
Elle vivait dans ce bouillon vaguement brouillon de culture qui n'avait pas pris forme - elle n'était ni professeur, ni traductrice, ni rien de professionnellement culturel - mais qui faisait partie de son être et de sa manière de (se) penser. La littérature, l'Italie, le grec, Chrétien de Troyes faisaient partie du grand ensemble de ses enthousiasmes admiratifs qui faisait d'elle quelqu'un de plein et de vivant.
Par ce qui n'est sûrement pas un hasard, c'est elle qui a hérité d'un vénérable camée présent dans la famille depuis des générations et représentant Dante. Il semble que cette lointaine branche de la famille ait été d'origine italienne. C'est une bague qu'elle portait tous les jours et je l'ai toujours vue avec.
Mon père n'avait aucune idée de pourquoi il était extrêmement touchant que ce soit sa femme, Béatrice, qui ait hérité de cette bague à l'effigie du poète florentin.
Je le lui ai appris cet été.
J'ai envie de pleurer à chaque fois que j'y pense.