Discrètement, insensiblement, l'appartement se désemplit un peu, on y étouffe moins, un peu.
Peut-être que quand elle était là on n'étouffait pas de toute façon parce qu'elle tourbillonnait dedans, insufflait quelque chose à ces piles et ces papiers et ces objets ?
Ses piles, ses papiers et ses objets.
Maintenant qu'ils se sont fait menaçants, étouffants, parce que trop nombreux, parce que posés et pesants, inutiles, il faudrait les jeter.
Et j'ai beaucoup beaucoup de mal malgré tout.
Je ne peux pas jeter un plan de Bruxelles, dont elle a tant rêvé, et rêvé d'habiter.
Des tasses à café amochées, esseulées.
Des specimens de la collection d'oeufs, plus banals.
Des articles d'Edgar Morin, découpés avec soin.
Un Paris-Match sur Diana, le Courrier International de l'élection d'Obama. Un National géographic (?) anglais sur la bataille du Pacifique, mais pourquoi diable avait-elle ça ?
Ses documents de travail, qui contiennent des noms, des sigles que j'ai si souvent entendus sans savoir vraiment ce qu'ils recouvrent.
Je me demande ce que ça ferait de vraiment tout jeter.
En fermant les yeux peut-être, en attrapant ça par brassées et en s'en débarrassant sans regarder, sans se demander ce que ça dit d'elle. Est-ce que ça m'ôterait l'impression de la faire disparaître. L'absence physique, l'absence de son esprit, de dialogue, est déjà là, difficile à réaliser et évidente à la fois.
J'ai été surprise l'autre jour de la voir sur les photos d'un Noël d'il y a quelques années. Tiens, elle était là ? Comme ça se fait ?
Un jour absente, toujours absente.
Je n'arrive pas à comprendre et je trouve ça banal à la fois.
Je détesterais lire ça chez les autres.
Quel sentimentalisme.
J'aime pas les autres.
Et je voudrais en connaître plus, des sympas, des intéressants. Je suis pas très douée pour ça. Je devrais demander.
Peut-être que quand elle était là on n'étouffait pas de toute façon parce qu'elle tourbillonnait dedans, insufflait quelque chose à ces piles et ces papiers et ces objets ?
Ses piles, ses papiers et ses objets.
Maintenant qu'ils se sont fait menaçants, étouffants, parce que trop nombreux, parce que posés et pesants, inutiles, il faudrait les jeter.
Et j'ai beaucoup beaucoup de mal malgré tout.
Je ne peux pas jeter un plan de Bruxelles, dont elle a tant rêvé, et rêvé d'habiter.
Des tasses à café amochées, esseulées.
Des specimens de la collection d'oeufs, plus banals.
Des articles d'Edgar Morin, découpés avec soin.
Un Paris-Match sur Diana, le Courrier International de l'élection d'Obama. Un National géographic (?) anglais sur la bataille du Pacifique, mais pourquoi diable avait-elle ça ?
Ses documents de travail, qui contiennent des noms, des sigles que j'ai si souvent entendus sans savoir vraiment ce qu'ils recouvrent.
Je me demande ce que ça ferait de vraiment tout jeter.
En fermant les yeux peut-être, en attrapant ça par brassées et en s'en débarrassant sans regarder, sans se demander ce que ça dit d'elle. Est-ce que ça m'ôterait l'impression de la faire disparaître. L'absence physique, l'absence de son esprit, de dialogue, est déjà là, difficile à réaliser et évidente à la fois.
J'ai été surprise l'autre jour de la voir sur les photos d'un Noël d'il y a quelques années. Tiens, elle était là ? Comme ça se fait ?
Un jour absente, toujours absente.
Je n'arrive pas à comprendre et je trouve ça banal à la fois.
Je détesterais lire ça chez les autres.
Quel sentimentalisme.
J'aime pas les autres.
Et je voudrais en connaître plus, des sympas, des intéressants. Je suis pas très douée pour ça. Je devrais demander.