Je me suis enfoncée avec délices dans des lectures réfrénées depuis de trop longs mois, n'importe quelles lectures, dans n'importe quel ordre. Mais cette incapacité toujours à s'interrompre pour dormir, vouloir savoir et continuer en luttant contre le sommeil. Ne pas laisser dans ma tête les personnages s'épanouir, l'intrigue s'élargir et s'installer ; plutôt avaler, enchaîner les chapitres et finir. Pour commencer autre chose immédiatement, et encore une fois étouffer un peu l'histoire dans mon esprit, après Au bonheur des ogres de Pennac, balayer déjà Monsieur Malaussène en attaquant Zazie dans le métro, puis directement Le vieux qui lisait des romans d'amour, au prix d'une certain difficulté de mon cerveau à s'adapter au changement de style. Le lire un peu plus lentement quand même, mais dès que finit, au lieu de sentir encore un peu la jungle amazonienne et m'y perdre, prendre le nième tome des aventures de Thomas et Charlotte Pitt, série de romans policiers dans l'Angleterre victorienne, et le lire d'un trait, pendant que mon père regarde les Bleus essayer de ne pas perdre le match en Serbie.
Après le dépôt des mémoires je suis repartie en province et j'ai pu m'allonger sur le bord de la piscine, et savoir qu'il m'était enfin autorisé de ne me concentrer que sur la sensation de mon corps étendu sur la pierre. Mais bon pas trop longtemps allongée quand même. J'ai lu. Beaucoup plus inconfortable mais quel plaisir aussi.
Je suis restée plusieurs jours, je devais tenir compagnie à ma grand-mère, me suis levée un peu tôt.
Rentrée pour le Paris-Carnet, même pas inscrite, je découvre que je ne lis même plus les comptes-rendus après coup ; je passe tout de même un peu sur le blog d'une souris juste sortie de khâgne...
J'essaye de jouer un peu de piano mais je n'ai plus les doigts, un an seulement, un an déjà que j'ai arrêté les cours, et les réflexes, les muscles, les positions des doigts et les bonnes sensations sont effacés.
Mais déjà les jours avancent, les inscriptions pour l'année prochaine, c'en est où, que faut-il faire ; l'année prochaine ? Mais je n'ai pas fini l'année dernière ! ma chambre non rangée m'oppresse de jour en jour un peu plus, et puis la convocation est arrivée, il faut s'y remettre, préparer, que faut-il dire, deux jours encore à s'occuper de détails, allez il faut que je m'y mette (bon sang !). Oh non, ça ne va pas recommencer.
Le contre-coup de la fatigue se fait sentir seulement cette semaine, j'avais tenu encore pendant la semaine passée. Et maintenant qu'il faut donner le dernier effort, le sommeil me guette de partout. Je quitte la BIUM à force de bâillements, mais une fois rentrée je lis et ne dors pas une minute. Se forcer encore, lire, dévorer, est-ce un crime contre le livre que de le gober ? Si vite ? Où va-t-il ensuite, ressortira-t-il dans mes pensées, en restera-t-il quelque chose... ?
Du coup j'ai grignoté pour rester éveillée, et puis j'ai dû dîner quand même. Et maintenant le ventre trop plein je lutte contre le sommeil pour finir l'histoire. Et demain matin je voudrai m'y abandonner.
Un peu plus de 10 jours, c'est pour le 21. Midi et demie. Tiens, ma directrice a redonné signe de vie, elle à l'air de venir, mais attention, qu'il n'y ait pas de retard sinon... son train repart aussitôt après.
Réfléchir à quelque part où partir, oublier, couper, marcher peut-être, je reviens à ça, pour quelques jours, ce sera peut-être possible.
Un peu d'air frais ce soir dans ma chambre sous les toits étouffante s'il a fait trop chaud dans la journée. Ma grand-mère reçoit une déclaration, et moi je viens d'effondrer mon dernier rêve, le tout dernier qui pouvait encore me faire quelque chose, il va falloir retourner au désert, ne pas y penser. Ce billet me paraît grammaticalement illisible, j'en ai un peu marre, je voudrais sortir, mais je ne sais pas de quoi.
Mais s'y remettre d'abord, encore une dernière (?) fois.
Après le dépôt des mémoires je suis repartie en province et j'ai pu m'allonger sur le bord de la piscine, et savoir qu'il m'était enfin autorisé de ne me concentrer que sur la sensation de mon corps étendu sur la pierre. Mais bon pas trop longtemps allongée quand même. J'ai lu. Beaucoup plus inconfortable mais quel plaisir aussi.
Je suis restée plusieurs jours, je devais tenir compagnie à ma grand-mère, me suis levée un peu tôt.
Rentrée pour le Paris-Carnet, même pas inscrite, je découvre que je ne lis même plus les comptes-rendus après coup ; je passe tout de même un peu sur le blog d'une souris juste sortie de khâgne...
J'essaye de jouer un peu de piano mais je n'ai plus les doigts, un an seulement, un an déjà que j'ai arrêté les cours, et les réflexes, les muscles, les positions des doigts et les bonnes sensations sont effacés.
Mais déjà les jours avancent, les inscriptions pour l'année prochaine, c'en est où, que faut-il faire ; l'année prochaine ? Mais je n'ai pas fini l'année dernière ! ma chambre non rangée m'oppresse de jour en jour un peu plus, et puis la convocation est arrivée, il faut s'y remettre, préparer, que faut-il dire, deux jours encore à s'occuper de détails, allez il faut que je m'y mette (bon sang !). Oh non, ça ne va pas recommencer.
Le contre-coup de la fatigue se fait sentir seulement cette semaine, j'avais tenu encore pendant la semaine passée. Et maintenant qu'il faut donner le dernier effort, le sommeil me guette de partout. Je quitte la BIUM à force de bâillements, mais une fois rentrée je lis et ne dors pas une minute. Se forcer encore, lire, dévorer, est-ce un crime contre le livre que de le gober ? Si vite ? Où va-t-il ensuite, ressortira-t-il dans mes pensées, en restera-t-il quelque chose... ?
Du coup j'ai grignoté pour rester éveillée, et puis j'ai dû dîner quand même. Et maintenant le ventre trop plein je lutte contre le sommeil pour finir l'histoire. Et demain matin je voudrai m'y abandonner.
Un peu plus de 10 jours, c'est pour le 21. Midi et demie. Tiens, ma directrice a redonné signe de vie, elle à l'air de venir, mais attention, qu'il n'y ait pas de retard sinon... son train repart aussitôt après.
Réfléchir à quelque part où partir, oublier, couper, marcher peut-être, je reviens à ça, pour quelques jours, ce sera peut-être possible.
Un peu d'air frais ce soir dans ma chambre sous les toits étouffante s'il a fait trop chaud dans la journée. Ma grand-mère reçoit une déclaration, et moi je viens d'effondrer mon dernier rêve, le tout dernier qui pouvait encore me faire quelque chose, il va falloir retourner au désert, ne pas y penser. Ce billet me paraît grammaticalement illisible, j'en ai un peu marre, je voudrais sortir, mais je ne sais pas de quoi.
Mais s'y remettre d'abord, encore une dernière (?) fois.
Il y a des moments, où il est urgent de se souvenir que le monde n'est pas seulement une prison hérissée de tripaliums.:)