Une pause, un armistice, un cessez-le-feu, une suspension, une interruption, une halte, un repos, un intervalle, un silence, un répit, une station, une accalmie, une possibilité de détente, de relâche, une éclaircie, une cessation temporaire des combats, une coupure, une discontinuité, un intermède, une prise par opposition à une reprise. Une petite accroche, une petite corniche sur le mur, où souffler.
Un espoir.
Mais les paliers sont petits, trop petits, "ce n'est pas ce que vous vouliez" - et ce docteur-à-oreilles qui veut toujours avoir raison - ben nan tiens, gros malin, mais ça change pas tellement de d'habitude.
Je suis un peu dans les vappes pour le moment, shootée, anesthésiée, pour quelques jours, détournée du sujet ou de son absence par d'autres problèmes.
Un couloir d'hôpital, masque et gants ce soir, un corset comme une armure qui entrave et coince et maintient, jusqu'au menton à placer précisément dans l'encoche. Une fac, un mémoire, des conventions, un décret, des réponses qui se voudraient insolentes et qui se doivent d'être diplomatiques.
Il n'a pas de nom, pas de lieu, sa voix qui s'éloigne son visage aussi même s'il fut ravivé.
Et il va falloir déclencher ces combats nouveaux mais je me vois hésiter. J'attends encore. Dans le flou et la fatigue.
L'impression de la peau qui gratte pour que je puisse tout enlever tout effacer, en arrachant peut-être. Ne plus maîtriser, les petits boutons rouges, la sensation bosselée, le cuir chevelu. La nuque aussi tendue, ne rêver que de s'allonger.
La non maîtrise du piano aussi. Je ferai mieux, il faut absolument que je fasse mieux la prochaine fois c'était pas possible.
Je ne sais pas comment te le dire, mais je garde comme un moment magique tes instants au piano à mon anniversaire. C'était la musique qui nous a tous enveloppés et laissés ébahis, mais c'était aussi l'admiration pour tes mains, la rapidité de tes doigts, cette manière de rayonner au milieu de nous et de nous plonger dans le bien-être de tes notes.
Encore merci.