Ce sont les moments où me revient l'idée que c'est un cauchemar, juste un cauchemar. Que ça ne peut être qu'un cauchemar.
J'ai l'impression que c'est vide autour, que je ne peux parler à personne, je ne sais pas vers qui me tourner. Que personne n'entendra où ne correspondra à ce qu'il faut. Et ce n'est pas tout à fait vrai. Mais peut-être dans ce tour d'horizon intérieur des visages attentifs manque-t-il quelqu'un, peut-être que c'est ça. Peut-être que c'est ça que j'attendais, qu'on m'avait annoncé, promis. Le moment où mon esprit sait trop bien mais mon coeur-réflexe pas encore, et la contradiction vient me faire tordre par terre au milieu de la nuit. Parce que le second chercherait une chose dont le premier saurait déjà qu'elle n'est plus disponible, et cette impossible correspondance n'a pas de nom. Les sujets se chevauchent. Les tord-boyaux s'exponentiellent, je pense que si je veux vraiment faire de la moto je fais partie de celles qui devront s'offrir ces choses-là toutes seules, comme je me suis acheté une bague à noël, et que c'est un cercle vicieux. Et ça me jette à terre aussi, mais encore une fois je me dis que ce n'est peut-être pas que ça. On m'avait prévenue, autre chose devait arriver, sauf que ce n'est pas une chose identifiable, c'est juste être perdu dans les bois et ne pas savoir quel chemin prendre, c'est comme un vol de vélo où il s'agit de renoncer à chercher encore, parce que le voleur n'a pas laissé de mot, ça n'a rien d'un évènement. C'est surtout réaliser que peut-être justement c'est ça qui se passe : une partie de moi cherche à tâtons, étonnée de plus en plus de ne pas trouver la chose là où elle a toujours été ; et l'autre ne peut même pas répondre tellement ce pavlov démantibulé est ridicule, et que l'objet de la recherche a été effacé du catalogue. Voyons, la réalité est pourtant claire, il y a eu des évènements, justement. Mais encore une fois ce n'est qu'une explication comme ça, c'est juste la décision d'adopter cette explication, juste parce que je veux mettre une étiquette sur pourquoi j'ai envie de pleurer cette nuit, et ne pas y aller demain, nulle part. Je prends la première explication, celle qui ira à tous, sur pourquoi ça ne va pas alors que je ne sais pas pourquoi, celle qui est insoluble, irrésoluble, irréparable, insupportable.
Ca vous paraît évident mais non, pourquoi ce serait ça. Il y a d'autres choses qui traînaient que je n'arrivais pas à régler, et ces nuits-là ça me revient, mais que s'est-il passé pour que ce soit si loin de ce dont j'ai rêvé, ce dont je meurs d'envie. Je me dis que si quelqu'un voulait bien se battre avec moi je lui en serais reconnaissante. Mais finalement je n'arrive même pas à me procurer ça, je suis dans un mi-lieu indistinct, irréel et mouillé de larmes.
J'ai l'impression que c'est vide autour, que je ne peux parler à personne, je ne sais pas vers qui me tourner. Que personne n'entendra où ne correspondra à ce qu'il faut. Et ce n'est pas tout à fait vrai. Mais peut-être dans ce tour d'horizon intérieur des visages attentifs manque-t-il quelqu'un, peut-être que c'est ça. Peut-être que c'est ça que j'attendais, qu'on m'avait annoncé, promis. Le moment où mon esprit sait trop bien mais mon coeur-réflexe pas encore, et la contradiction vient me faire tordre par terre au milieu de la nuit. Parce que le second chercherait une chose dont le premier saurait déjà qu'elle n'est plus disponible, et cette impossible correspondance n'a pas de nom. Les sujets se chevauchent. Les tord-boyaux s'exponentiellent, je pense que si je veux vraiment faire de la moto je fais partie de celles qui devront s'offrir ces choses-là toutes seules, comme je me suis acheté une bague à noël, et que c'est un cercle vicieux. Et ça me jette à terre aussi, mais encore une fois je me dis que ce n'est peut-être pas que ça. On m'avait prévenue, autre chose devait arriver, sauf que ce n'est pas une chose identifiable, c'est juste être perdu dans les bois et ne pas savoir quel chemin prendre, c'est comme un vol de vélo où il s'agit de renoncer à chercher encore, parce que le voleur n'a pas laissé de mot, ça n'a rien d'un évènement. C'est surtout réaliser que peut-être justement c'est ça qui se passe : une partie de moi cherche à tâtons, étonnée de plus en plus de ne pas trouver la chose là où elle a toujours été ; et l'autre ne peut même pas répondre tellement ce pavlov démantibulé est ridicule, et que l'objet de la recherche a été effacé du catalogue. Voyons, la réalité est pourtant claire, il y a eu des évènements, justement. Mais encore une fois ce n'est qu'une explication comme ça, c'est juste la décision d'adopter cette explication, juste parce que je veux mettre une étiquette sur pourquoi j'ai envie de pleurer cette nuit, et ne pas y aller demain, nulle part. Je prends la première explication, celle qui ira à tous, sur pourquoi ça ne va pas alors que je ne sais pas pourquoi, celle qui est insoluble, irrésoluble, irréparable, insupportable.
Ca vous paraît évident mais non, pourquoi ce serait ça. Il y a d'autres choses qui traînaient que je n'arrivais pas à régler, et ces nuits-là ça me revient, mais que s'est-il passé pour que ce soit si loin de ce dont j'ai rêvé, ce dont je meurs d'envie. Je me dis que si quelqu'un voulait bien se battre avec moi je lui en serais reconnaissante. Mais finalement je n'arrive même pas à me procurer ça, je suis dans un mi-lieu indistinct, irréel et mouillé de larmes.