Je n'avais jamais compris, dans cette histoire dont j'avais à peu près saisi le thème, ce que venait y faire l'océan. Et ben maintenant je sais, effectivement rien. C'est juste le nom du gars (j'en profite pour signaler que Mr est l'abbréviation de Mister, alors que Monsieur peut s'écrire M ou M. fiou, ça fait du bien d'en parler... !). Un gars qui à peine sorti de prison rassemble 10 complices pour le plus grand braquage de tous les temps, bon. Un film quoi. Remarque avant j'aurai eu peur, et maintenant j'ai réussi à en sortir, à savoir et à comprendre que ces trucs là ne peuvent pas mal se finir, qu'il y a un petit moment de suspense vers la fin mais que c'est juste pour le frisson...
Et dans la machination pas possible qui est montée, il y a une scène avec le propriétaire du casino et deux des complices : l'un, noir, qui s'est fait engager comme croupier, et l'autre qui se fait passer pour je ne sais quel administrateur de je ne sais quelle instance. Il est censé révéler que le croupier est un évadé. Dans son discours, un mot lui échappe, il dit "noir" justement. La réaction de l'autre est immédiate, le mot racisme est prononcé. L'administrateur balbutie, dit que pas du tout, qu'il n'est pas raciste, qu'au contraire il encourage l'engagement de gens - il hésite - de coul... Il ne peut pas finir, l'autre lui tombe dessus, s'énerve lui court après et promet un procès - enfin je sais plus mais quelque chose dans ce goût-là.
Bon c'était un coup monté, la bousculade aura permis à un complice de piquer les clefs du coffre, en gros.
Mais quand même. Pour moi petite française de base, cette scène de colère est incompréhensible. Faire référence à la couleur de peau de quelqu'un n'est pas sujet à autant d'agitation, et "personnes de couleur" est une expression courante.
Et puis ça me rappelle ce que m'avait raconté une amie qui a vécu aux Etats-Unis. Avec un bon copain de là-bas, américain côte est, elle s'amuse à un arrêt de bus : "look at this boy, he looks like..." je sais pas quel acteur. L'homme désigné était noir. Le copain s'est tourné vers elle et avec un regard étonnement changé et dur il a répondu : "he's not a boy, he's a man." Elle n'a pas compris. Elle ne l'a plus jamais revu.
C'est quelqu'un d'autre qui lui a donné la clef plus tard : c'est parce qu'elle avait dit "boy", ce qui n'était pas particulièrement réfléchi de sa part, que l'autre avait sur-réagit au fait que l'homme était, donc, "d'origine africaine marquée".
L'Amérique bien élevée est encore très très marquée et donc hypersensible au problème de l'esclavage qui est bien plus proche pour eux que pour nous, et de la ségrégation. Ils y font donc bien plus attention que nous, au moins dans les mots et les lois.
Cette même amie m'avait raconté qu'ils avaient par contre des blagues sur les Juifs absolument hallucinantes et insoutenables pour des Français.
Ainsi nous somme plus sensibles à la question juive, parce que Vichy, parce que Auschwitz et déportation, parce qu'on a été occupés pendant la guerre ; et même si nous-même ne l'avons pas vécue ça influe sur plusieurs générations ;
exemple-type :
l'émoi international provoqué par le prince Harry apparaissant déguisé en officier nazi à une fête tout à fait normale de son patelin.
Mais pasque, braves gens, l'Angleterre qui n'a pas été occupée et a donc dû passer la guerre à résister autant par les actes que par les mots les blagues et les mentalités, est sensible d'une manière tout à fait différente de la notre à l'histoire nazie. Différemment de l'Allemagne qui possède une génération de traumatisés, actuellement entre 50 et 60 ans, qui ont passé leur vie à regarder leurs parents en se demandant qu'ont-ils fait ? Comment nous, notre pays a-t-il pu faire ça ? Différemment de nous qui avons subi leur présence et qui avons aussi eu une milice, bien nazie, qui était quand même constitué de bon ptits gars bien de chez nous.
Les Anglais possèdent donc un répertoire inimaginable de blagues anti-nazies, et tout loueur de costumes digne de ce nom possède un uniforme adéquat.
Bon, je ne sais plus comment conclure, je vous laisse réfléchir
A chacun son Histoire.