Alors que j'étais hébergée chez une cousine de ma maman que j'aime beaucoup, au sec au chaud en sécurité dans un grand lit dans une belle maison, cauchemar que j'ai pu rapprocher d'un autre qui date de plusieurs années.
Me faire poursuivre, harceler, moquer, rattraper.
Entendre dire que de toute façon je ne peux pas m'échapper, je suis trop repérable, peut-être trop faible pour m'échapper.
Dans un centre commercial je cours et je tourne entre les rayons, sol et étalage noirs brillants, autour du carré des escaliers à la balustrade plastifiée. J'essaye de parler, me fait rembarrer, refuse de répéter. A la faveur d'une coupure de courant j'essaye de changer d'apparence pour m'enfuir, enlever un gilet, mais il paraît que ça ne servira à rien.
Pourtant me voilà qui approche de chez moi, mon immeuble, mon père, même si les alentours ont changé, je me dis qu'il y a eu des travaux pendant mon absence, une grande grille verte de parc parisien. Du sable ou de la terre battue.
Le portable qui sonne à ce moment-là, si proche du soulagement et du sentiment de protection que m'aurait procuré l'atteinte de l'immeuble, m'a déchirée d'angoisse.
Je ne sais plus quoi penser.
Comment ai-je fabriqué ce rêve ?
La situation est-elle la même ? Est-ce un indice d'une sensation profonde que je pourrais prendre comme un signe de moi à moi ? N'est-ce qu'une chimère indiquant que je me monte la tête moi-même ?
Pourrais-je arriver à redresser une situation qui me fait rêver des choses pareilles ? Mais puisqu'il paraît que de toute façon, non, il y a quelque chose de pourri.
Je me sens lâche et démunie.
Il faut demain que je me rachète un carnet, trop de pages à noircir, et de nouveau c'est ma seule issue.
J'ai dû faire ça sur une grande feuille double quadrillée, mais c'est trop grand, trop large, à l'air libre. Les pages du carnet qu'on referme sur lui-même pour symboliser la petite boule noire qui bouffe l'esprit ont leur importance, et mes deux carnets déjà sont finis. J'avais pu y changer de sujet au bout d'un moment, le second renferme des lignes plus apaisées, un ou deux récits de petits voyages.
Griffonner, gribouiller, baver sur ces carnets d'une écriture irrégulière et quasiment illisible, rarement relue. Je n'ai jamais su ce que ça avait comme effet, ça n'arrange rien, ça peut aider à sérier, à voir les faits, les ranger, les dire, les comprendre. Ca ne résout rien. Mais parfois c'est urgent.
Je n'ai pas envie de rechercher ici un professionnel pour parler. Encore trop fâchée. Beaucoup de mal à comprendre qu'on peut changer, et voudrais d'abord aller faire dire ses torts à l'autre. Lui faire comprendre, lui expliquer ce qu'il a mal fait maintenant peut-être que j'y vois mieux avec quelques mois de recul, le confronter, le faire parler lui aussi, et continuer une relation, qui est déjà établie, dans l'opposition et la confrontation, violente, mais qui permet alors si on se prend de haut, si on se méprise peut-être, si on ne s'entend pas, si on se fâche, se colère, s'exaspère, se courrouce, se furieuse, se hargne, s'indispose, de dire les choses qui feront avancer le schmilblick.
Me faire poursuivre, harceler, moquer, rattraper.
Entendre dire que de toute façon je ne peux pas m'échapper, je suis trop repérable, peut-être trop faible pour m'échapper.
Dans un centre commercial je cours et je tourne entre les rayons, sol et étalage noirs brillants, autour du carré des escaliers à la balustrade plastifiée. J'essaye de parler, me fait rembarrer, refuse de répéter. A la faveur d'une coupure de courant j'essaye de changer d'apparence pour m'enfuir, enlever un gilet, mais il paraît que ça ne servira à rien.
Pourtant me voilà qui approche de chez moi, mon immeuble, mon père, même si les alentours ont changé, je me dis qu'il y a eu des travaux pendant mon absence, une grande grille verte de parc parisien. Du sable ou de la terre battue.
Le portable qui sonne à ce moment-là, si proche du soulagement et du sentiment de protection que m'aurait procuré l'atteinte de l'immeuble, m'a déchirée d'angoisse.
Je ne sais plus quoi penser.
Comment ai-je fabriqué ce rêve ?
La situation est-elle la même ? Est-ce un indice d'une sensation profonde que je pourrais prendre comme un signe de moi à moi ? N'est-ce qu'une chimère indiquant que je me monte la tête moi-même ?
Pourrais-je arriver à redresser une situation qui me fait rêver des choses pareilles ? Mais puisqu'il paraît que de toute façon, non, il y a quelque chose de pourri.
Je me sens lâche et démunie.
Il faut demain que je me rachète un carnet, trop de pages à noircir, et de nouveau c'est ma seule issue.
J'ai dû faire ça sur une grande feuille double quadrillée, mais c'est trop grand, trop large, à l'air libre. Les pages du carnet qu'on referme sur lui-même pour symboliser la petite boule noire qui bouffe l'esprit ont leur importance, et mes deux carnets déjà sont finis. J'avais pu y changer de sujet au bout d'un moment, le second renferme des lignes plus apaisées, un ou deux récits de petits voyages.
Griffonner, gribouiller, baver sur ces carnets d'une écriture irrégulière et quasiment illisible, rarement relue. Je n'ai jamais su ce que ça avait comme effet, ça n'arrange rien, ça peut aider à sérier, à voir les faits, les ranger, les dire, les comprendre. Ca ne résout rien. Mais parfois c'est urgent.
Je n'ai pas envie de rechercher ici un professionnel pour parler. Encore trop fâchée. Beaucoup de mal à comprendre qu'on peut changer, et voudrais d'abord aller faire dire ses torts à l'autre. Lui faire comprendre, lui expliquer ce qu'il a mal fait maintenant peut-être que j'y vois mieux avec quelques mois de recul, le confronter, le faire parler lui aussi, et continuer une relation, qui est déjà établie, dans l'opposition et la confrontation, violente, mais qui permet alors si on se prend de haut, si on se méprise peut-être, si on ne s'entend pas, si on se fâche, se colère, s'exaspère, se courrouce, se furieuse, se hargne, s'indispose, de dire les choses qui feront avancer le schmilblick.