Je croyais en avoir fini avec le poids de la filiation mère-fille, et les histoires, et les comparaisons, et les analyses, et les supputations ou calculs ou conjectures et rêves sur le futur, et voilà que je me prends la filiation tante-nièce dans la gueule. Je l'avais pas vu venir. Ce n'était pas son genre jusque là, les rares fois où j'avais approché du sujet elle avait paru ne pas comprendre de quoi je parlais. C'est donc pire que pire parce qu'elle déverse mais je pense qu'elle n'a pas conscience de l'écrasement qui pourrait me saisir, et ne fera pas de méta-analyse. Je n'ai envie pas de le lui proposer, je n'en ai plus envie !! Merde ! Ca faisait un an que je vivais tranquillement, sans être tout le temps en train de comparer, de sentir, de palper ce que je faisais, pensais, sentais de pareil que ma mère.
Des semaines que tout allait bien, après le choc mi-avril, je m'étais remise, je m'étais endurcie, j'avais coupé un dernier pont, et revoilà les larmes, je ne sais même plus pourquoi.
Elle me promet justement de l'endurcissement, de la maturation ou de la maturité, de la solitude dans la généralité. "Nous", "on", je pense qu'au début elle inclut ma mère, et puis soudain elle s'en détache pour m'entraîner avec elle au loin, me ravir les filiations positives que je pourrais espérer avoir, peut-être, même si ce n'est pas évident je pourrais me dire que c'est en moi et que ça sortira un jour. La pensée me traverse qu'elle se considère comme sa soeur en moins bien, il y a des psychanalyses qui se perdent.
J'ai vu ce que c'était pour ma mère de se retrouver en moi et le mal qu'elle avait à ne pas (se) faire la remarque, à ne pas s'inquiéter, craindre, en parler, espérer, "débrieffer", je crains déjà pour moi-même si jamais un jour je devais... Ce serait à espérer ne pas avoir de fille. Mais là j'en ai marre, je voudrais avoir l'illusion, comme tous les autres qui ne perçoivent même pas ces choses-là, que je vis ma vie tranquillement, seule, en maîtresse de mes émotions, de mes décisions, de mon parcours.
Je ne sais même plus ce qui m'a fait jaillir les larmes au départ, et puis ça s'est rajouté, accumulé, encore des considérations, des comparaisons, des jugements qui étiquettent, te promettent le même caractère, les mêmes tristesses, les mêmes malheurs ou mauvaises heures, la même solitude, et qui sont dits, encore, encore d'autres, c'est trop tard, je les ai entendus.
Et je ne sais pas si je voudrais en parler, j'ai perdu l'habitude déjà. De toute façon il n'y a personne, c'est bien la peine.
Des semaines que tout allait bien, après le choc mi-avril, je m'étais remise, je m'étais endurcie, j'avais coupé un dernier pont, et revoilà les larmes, je ne sais même plus pourquoi.
Elle me promet justement de l'endurcissement, de la maturation ou de la maturité, de la solitude dans la généralité. "Nous", "on", je pense qu'au début elle inclut ma mère, et puis soudain elle s'en détache pour m'entraîner avec elle au loin, me ravir les filiations positives que je pourrais espérer avoir, peut-être, même si ce n'est pas évident je pourrais me dire que c'est en moi et que ça sortira un jour. La pensée me traverse qu'elle se considère comme sa soeur en moins bien, il y a des psychanalyses qui se perdent.
J'ai vu ce que c'était pour ma mère de se retrouver en moi et le mal qu'elle avait à ne pas (se) faire la remarque, à ne pas s'inquiéter, craindre, en parler, espérer, "débrieffer", je crains déjà pour moi-même si jamais un jour je devais... Ce serait à espérer ne pas avoir de fille. Mais là j'en ai marre, je voudrais avoir l'illusion, comme tous les autres qui ne perçoivent même pas ces choses-là, que je vis ma vie tranquillement, seule, en maîtresse de mes émotions, de mes décisions, de mon parcours.
Je ne sais même plus ce qui m'a fait jaillir les larmes au départ, et puis ça s'est rajouté, accumulé, encore des considérations, des comparaisons, des jugements qui étiquettent, te promettent le même caractère, les mêmes tristesses, les mêmes malheurs ou mauvaises heures, la même solitude, et qui sont dits, encore, encore d'autres, c'est trop tard, je les ai entendus.
Et je ne sais pas si je voudrais en parler, j'ai perdu l'habitude déjà. De toute façon il n'y a personne, c'est bien la peine.