Recevoir des courriels publicitaires ayant pour objet "maman j'ai trouvé ton cadeau", j'aurais pu croire que ça me ferait quelque chose. Je crois que de toute façon je ne me suis jamais sentie concernée, visée par ces textes-là.
Ca ne me fait rien. Pas grand'chose, rien.
Plus rien ne me touche me semble-t-il. J'ai l'impression de sombrer peu à peu dans un détachement total. J'ai un métier pas pénible qui me rapporte de quoi vivre, je me renseigne pour la suite, rien ne me transporte de passion, on continuera pareil, il paraît que c'est ça la vie, je n'ai le droit qu'à ces côtés-là. Je dois faire les courses, préparer à manger, manger, travailler, et me divertir paraît-il. Je sombre.
J'envoie quelques messages enjoués, comme des tentatives d'appel, discrètes, mais n'ai su maintenir aucun lien.
Je me vois à la fois anxieuse de la réponse, presque folle, et résignée et détachée.
Parfois j'aurais préféré ne pas avoir de réponse. "Mon homme", que je hais cette phrase, une fois, deux fois dans le message. En regardant le passé, et aujourd'hui, une petite voix me souffle de ne pas me couper des mes amies au fur et à mesure qu'elles se mettront en couple, bientôt il ne restera que moi, doublement seule.
Je n'ai pas voulu y croire, je n'ai pas voulu hausser les épaules et m'y résoudre, je ne me crois pas fataliste, mais je dois bien dire qu'à cinq semaines de mes vingt-cinq ans, je n'en peux plus de faire bonne figure, et j'ai bien envie de pleurer.
Pourquoi faut-il ?
Voilà qui me fait prêter le flanc à toutes les critiques, les comparaisons, les peurs, les angoisses, les démoralisations et les dévalorisations. Et je n'ai rien accompli en parallèle qui explique la situation, une réussite au prix d'un grand travail qui m'aurait couté les relations sociales. Non, rien de particulièrement réussi. Rien que les autres n'arrivent à combiner. Les autres qui ont tous vécu ce que je n'arrive pas à enclencher, puisque c'est ma faute paraît-il.
Je ne sais plus parler. Small talk, tout ça. Je n'arriverai pas à répondre. Et je suis lasse de me réconcilier.
J'ai l'impression de rester assise au milieu d'une cage de verre qui s'agrandit de plus en plus.
La mère d'un petit patient mercredi me demande si ça va, comme ça se passe, je manque lui confier mes états d'âme avant de comprendre in extremis qu'elle parle des séances avec son fils évidemment.
Ca ne me fait rien. Pas grand'chose, rien.
Plus rien ne me touche me semble-t-il. J'ai l'impression de sombrer peu à peu dans un détachement total. J'ai un métier pas pénible qui me rapporte de quoi vivre, je me renseigne pour la suite, rien ne me transporte de passion, on continuera pareil, il paraît que c'est ça la vie, je n'ai le droit qu'à ces côtés-là. Je dois faire les courses, préparer à manger, manger, travailler, et me divertir paraît-il. Je sombre.
J'envoie quelques messages enjoués, comme des tentatives d'appel, discrètes, mais n'ai su maintenir aucun lien.
Je me vois à la fois anxieuse de la réponse, presque folle, et résignée et détachée.
Parfois j'aurais préféré ne pas avoir de réponse. "Mon homme", que je hais cette phrase, une fois, deux fois dans le message. En regardant le passé, et aujourd'hui, une petite voix me souffle de ne pas me couper des mes amies au fur et à mesure qu'elles se mettront en couple, bientôt il ne restera que moi, doublement seule.
Je n'ai pas voulu y croire, je n'ai pas voulu hausser les épaules et m'y résoudre, je ne me crois pas fataliste, mais je dois bien dire qu'à cinq semaines de mes vingt-cinq ans, je n'en peux plus de faire bonne figure, et j'ai bien envie de pleurer.
Pourquoi faut-il ?
Voilà qui me fait prêter le flanc à toutes les critiques, les comparaisons, les peurs, les angoisses, les démoralisations et les dévalorisations. Et je n'ai rien accompli en parallèle qui explique la situation, une réussite au prix d'un grand travail qui m'aurait couté les relations sociales. Non, rien de particulièrement réussi. Rien que les autres n'arrivent à combiner. Les autres qui ont tous vécu ce que je n'arrive pas à enclencher, puisque c'est ma faute paraît-il.
Je ne sais plus parler. Small talk, tout ça. Je n'arriverai pas à répondre. Et je suis lasse de me réconcilier.
J'ai l'impression de rester assise au milieu d'une cage de verre qui s'agrandit de plus en plus.
La mère d'un petit patient mercredi me demande si ça va, comme ça se passe, je manque lui confier mes états d'âme avant de comprendre in extremis qu'elle parle des séances avec son fils évidemment.