Samedi 26 avril 2008 à 23:21

   Un peu de vacances de Paris (pasque c'est bien joli m'enfin l'intérêt des vacances c'est de partir hein)
Il fait très beau très chaud, maintenant ça va tellement vite, on est tout surpris d'arriver subitement dans le métro londonien... En plus on était en 1ère, alors on a eu déjeuner et tout, la grande classe, j'ai piqué les petits napperons pasqu'ils étaient jolis. Et i m'reste même du rosé.

Ce soir à l'ouest de Londres, dîner dans un pub, jacket potatoe, apple pie. Essai de parlage de sujets sensibles avec les parents, j'en profite je suis toute seule avec eux ce soir. Puis à 10.30 pm ce sera Match Of The Day, l'émission de foot sur BBC1 avec son super générique, se remettre un peu d'anglais dans l'oreille...

Demain voiturage avec les cousins n°1 pour la campagne (prononcer noemboeur ouane), baptême protestant en anglais des petites cousines n°2 (je ne promets pas de tout comprendre), ma soeur est marraine d'une des deux. Journée champêtre.

Après faut que j'achète de la mince (meat) pie pour Melle Moi, et que j'essaye de trouver un truc très mauvais pour Kerlu, parce qu'il fut désobligeant envers Albion.

Quand je reviendrai j'ai bien l'intention, pour Thomas, de poster ce charmant poème intitulé "La pénitence est douce", sous-titre : Paillardise ecclésiastique, que j'ai essayé de lui réciter.  Et puis si j'ai des idées qui reviennent ça ressemblera peut-être, un peu tard, à un simili compte-rendu du VRB.
(pasque la photo - sur son permis ? - de Thomas avec les cheveux longs, arf, j'en ris encore . . . !) 

Samedi 19 avril 2008 à 20:31

Vendredi 18, enfin, retour à l'Opéra.
J'ai réussi à traîner mon père, du coup ma maman vient, et une amie et sa soeur.
Je sors de mon baby-"sitting" bi-hebdomadaire, ils m'ont dit que j'avais l'air fatigué, ah bon ? Oui sûrement, si vous le dites, je le sens pas particulièrement, mais ça doit être normal, ça fait des mois que je suis fatiguée, je fous rien et je suis fatiguée.
Quoique c'est vrai cette semaine, j'ai eu concert, donc répèts, quelques babysitt tardifs le week-end dernier, un vrb quand même pour rattraper le tout. Enfin un concert y'a rien à rattraper, savoir que je vais chanter le soir c'est bien ce qui peut le mieux me faire lever, je ne tends plus que vers ça de toute la journée, je veux bien rester debout, attendre, recommencer...
Et je me sens vide et bête le lendemain matin.

Je suis toute seule au 2ème balcon, les quatre autres ont des places en-dessous. C'est drôlement raide ici, je me tortille pour trouver une position correcte. L'ouverture est magnifique.
Décor très film de pirates mais enfin on s'habitue, je rentre bien dans l'histoire.
En fait je ne connais que les premiers airs... voilà Rosina, la soprane, la jeune fille tenue enfermée par un vieux tuteur qui veut l'épouser en plus. Elle étouffe, elle a juste remarqué un jeune homme, elle réussit à lui faire passer un petit mot. Elle rêve, sûrement, son rêve va très loin, la sort de là , mais sur le papier elle ne veut pas que ça se voit trop, elle a pris l'air détaché... elle veut juste son nom, son rang et ses intentions, un contrôle à la douane quoi. 

Ah qu'est-ce qu'elle chante bien ! Enfin je peux pas tellement savoir mais la voix est très jolie et puis elle chante quoi ! Mon dieu quelle chance... elle peut donner de la voix ici, elle doit, elle a le droit, se donner entière à son personnage qui n'en peut plus, qui voit arriver l'amour de loin, elle veut y croire quand même, ça va marcher, elle fera tout pour, elle commence à respirer.
Je suis fatiguée, mais je dois me retenir de chanter, ça monte en moi, je veux aller avec elle, donner ma voix, heureusement je ne connais pas les airs, je manque d'ouvrir la bouche, je voudrais évaluer la hauteur, chanter. Il n'y a que là où l'effort ne me fait pas peur, où je veux me fixer des objectifs impossibles ;  je voudrais travailler des heures, peiner, sentir la sueur, aller chercher ma voix, mon souffle, mes muscles tout au fond de mon ventre, le creuser, avoir faim et ne pas manger, continuer encore, ne plus tenir debout
   Et une copine d'enfance dont je croise la grand-mère "elle fait beaucoup de chant ! Un professionnel lui a même dit qu'il espérait bien qu'elle ferait carrière"
  ...
Ca me tue, je ne veux plus entendre ça, à chaque fois on m'en dit plus, comment ne pas en avoir peur, j'en rêverai cette nuit. Elle chante, elle, on ne lui interdit pas, elle progresse ; je garde ça caché et ça n'en vaut même pas la peine.
Et la soprane, magnifique, qui emplit la salle.
Un moment on lui fait croire à une trahison, une mascarade, que celui qu'elle aime ne fait que semblant d'être épris ; quelle douleur ! Etre trompée là, elle devient folle. Même si un faux mariage lui permettrait de sortir de l'emprise de son tuteur elle est trop blessée, elle dit au vieux qu'elle veut bien l'épouser, pour signifier à l'autre qu'il n'aura rien de rien, l'humilier peut-être.
Mais quand même, c'est dur. Dans le salon désert elle arrache les rideaux, elle renverse le piano, les coussins, veut déchirer ses propres lettres, de quand elle y croyait. L'humiliation la brûle et sa détermination l'achève.
Moi je n'ose pas trop saccager, peut-être que je chante pour faire du bruit ? Quelque fois j'ai comme un vertige, en tenant une pile d'assiettes     qu'est-ce qui se passe si je la lâche ?
Mais je n'ose pas.
Et l'autre, là, l'emmerdeuse à 65euros l'heure, "et y'a des garçons dans votre formation ?", "et vos soeurs elles ne peuvent pas vous donner des conseils pour le maquillage, les vêtements ?" Mais je t'emmerde, tu t'es vue cocotte, répond mon for intérieur. "Mmh, un refus d'assumer votre féminité..." "Vous habitez toujours chez vos parents ?" C'est quoi la solution à mes problèmes ? Que la sécu me paye un appart ? Vraiment ?
Et le pire, ce que maintenant que je suis quand même un peu de l'autre côté de la barrière médicale, je sais ce qu'elle pense, je sais qu'elle ne m'écoute pas, pas vraiment, juste quelques expressions, quelques thèmes qu'elle relève pour poser un diagnostic. Pourquoi est-ce qu'elle veut m'arracher les informations ? Je peux lui dire tout ça, que je le vis mal etc..., ça fait six mois que je cogite, je ne suis pas conne (enfin j'espère), et je ne suis pas là pour me défendre en face d'elle, je sais pourquoi je suis là d'ailleurs, mais vraiment, c'est trop désagréable de la sentir comme si elle me jugeait. Elle peut m'aider, vraiment ?
Peut-être que je peux hurler, ou chanter très fort, de toute ma voix dans son cabinet, ça ferait sortir quelque chose... Mais elle écouterait comme ça, et puis elle noterait avidement quelques mots lapidaires sur la grande feuille A4 qui ouvre mon dossier. Des mots pour m'enfermer vite fait, c'est la petite gosse de riche qui a pas de copain, je la prends pour soulager ses parents... Au secours, non !

A la sortie du Barbier, sur le chemin du retour je chante, un peu, mon père m'accompagne. On passe devant un café, les gens dînent en terrasse. Et ma maman, soudain doucement, moins fort, ça peux gêner les gens, c'est vraiment très fort !


Je me tais.
Quelques larmes, ça faisait longtemps.
Mais  alors ?
Ca gêne les gens, peut-être... mais si moi ça me gênait de ne pas chanter, hein

 

Dimanche 13 avril 2008 à 20:47

Mercredi 16, venez vous emplir les oreilles . . .

 

Et jeudi, à partir de 19h30, VRB au restaurant le Pavillon Baltard, plus de renseignements sur le site des Paris Carnet (www.paris-carnet.org)
Suspense : y'aura-t-il du tartare non préparé ? Goon se souviendra-t-il de la date ? Puis-je réussi à faire oublier à Kerlu qu'il m'a déjà offert la bière qu'il me devait pour sa non-venue éhontée la dernière fois ? 
(cf. post 38) ...

Lundi 7 avril 2008 à 23:00

... sur les quais de gare.

En même temps qu'est-ce qui m'a pris, sur le trajet de la gare, ce samedi matin, accompagnée par mon ingénieur de père qui me déposait au train : "papa, tu sais, l'histoire du paysan chinois qui sauve le fils de l'Empereur et qui demande comme récompense des grains de riz : 1 grain pour la 1ère case de l'échiquier, puis 2 pour la 2ème, puis 4, 8, 16 et on double à chaque fois ; et bien sûr il n'y avait pas assez de riz dans tout le royaume pour finir..., tu vois ? Ben comment ça s'exprime, mathématiquement ?"

Mais vraiment, qu'est-ce qui m'a pris ?

Pasqu'en plus je suis prévenue, j'en ai fait des DM de math qui durait le week-end entier, des problèmes de math au moment les plus imprévus, de la trigonométrie avec des roues de vélo, du calcul mental aux caisses des supermarchés... tout lui !
Et là je n'ai pas fait de math depuis 3 ans, et paf, comme ça, ça me prend.

Je gare la voiture, on monte sur le quai, je composte mon billet, mon "permis" (je suis ayant-droit senecefe, j'ai plein de papiers en plus) et vérifie que j'ai ma carte de voyage. Là mon père me tend un papier avec le bic qu'il a toujours sur lui et me prie de développer l'expression précedemment péniblement trouvée dans la voiture. 
Ouh que c'est loin les mathématiques...
    (je me ferai savant [...] en la mathématique, ouais tu parles !)
Le train arrive et me délivre, je remets le tout entre les mains paternelles. Et suis presque soulagée jusqu'à l'arrivée de la contrôleuse, où je m'aperçois que je n'ai pas rendu que les mathématiques, mais également mon billet et mon permis. Bien sûr :o)

A Lyon, après un coup de téléphone qui m'a permis d'avoir tous les codes figurant sur mon billet et permettant de l'identifier, je fais la queue au guichet.
Là on m'explique que pour je ne sais quelles obscures conditions générales de vente je dois repayer le billet, et j'écrirais ensuite pour me le faire rembourser, vous savez les services qui sont ouverts entre midi et 13h, que le 6 avril, mais pas si c'est un dimanche...
Je réussis à attraper mon bô TGV Paris-Lyon, enfin c'est même pas un des tout nouveaux décorés par Christian Lacroix en parme et vert chartreuse ; de toute façon je suis en sur réservation  : strapontin gris.

Pour oublier la douleur qui me monte dans le ventre je m'abîme dans la lecture d'un roman policier autrichien "Quitter Zell". Je suis le héros, un peu paumé, avec son narrateur extérieur collé au basques, qui s'excuse des détours de pensée du personnage dont il a la charge de nous conter l'histoire. Comme un cousin de l'Adamsberg de Fred Vargas...
La douleur est bien accrochée, je me suis offert un café et des M&Ms, je lis, j'engueule la brûlure qui monte, nan d'ailleurs je ne m'en occupe pas.
Ma voisine de couloir est d'humeur badine, elle est avec Xave au téléphone, ça papote...
Avec quoi on peut retirer une douleur, un tire-bouchon ? gnnnn

Combien de temps reste-t-il ? Purée, et encore c'est un TGV. Je marche, décontractée, enfin presque ; je pousse, les avants-bras contre une vitre... Ma pauvre fille, et comment tu vas faire si tu dois accoucher un jour ? Et ben j'en sais rien ma vieille, je ferai ce que je pourrai...
  Certains jours ça fait mal d'être une fille.

La mélancolie monte aussi, souvent dans les voyages. Si au moins quelqu'un m'attendait, prêt à me cueillir à l'arrivée, ou si j'étais sûre qu'on pensait à moi. Même s'il n'y avait rien d'autre, si je dois passer ma vie à l'attendre, savoir qu'Il pense à moi, qu'Il ne peut pas s'empêcher de m'aimer ; être Isolde, chanceuse, elle doit peut-être combattre son amour mais elle est sûre qu'il existe, plein et fort.


J'ai fini écrasée dans ma chambre à coucher, à réchauffer mon ventre contre une bouillotte. 
D'ailleurs dans ma générosité, je n'ai pas encore réclamé le remboursement à la SNCF.

Et puis de toute façon, quand je fais des math avec mon papa ça finit souvent comme ça :
 


 

Et c'est ma participation au Dis Moi Dix Mots - comment ça en retard ?

 

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