J'ai dans la poche droite de ma veste
ma carte ImaginR à dégager d'une main preste
une Oyster Card pour le London tube, une vieille Fahrkarte berlinoise
et un ticket de vaporetto.
Vestiges de voyages et d'ailleurs parcourus, cornés, salis, tour à tour rassurants et attristants,
comme le rappel d'un départ possible et celui d'une réalité qui ne permet pas la fuite.
Je traverse des gares et je voudrais y rester, avoir du temps pour attendre, manger un jambon-beurre, n'importe quoi
Mais je ne les traverse plus qu'en courant, sans goûter au voyage, avec des sacs trop lourds trop chargés de bêtises qui me tordent le bras, des chaussures un peu déchirées, un pantalon trop chaud
M'en fous je vais partir, je vais repartir sûrement, ça me prendra d'un coup peut-être, je crois qu'il faudra changer à Hendaye. Je reprendrai mon sac à dos je fuirai le bruit l'inutile le surplus. J'irai marcher, je retournerai sur ce banc où je me suis allongée à midi et duquel j'ai laissé les autres partir.
J'avais tourné en rond après dans la ville, comme un pigeon blessé j'avais mal à la hanche, mes pieds bientôt refuseraient tout service, mais pour quelques heures encore je tenais. J'avais attendu longtemps le train de nuit qui quitterait les Pyrénées, dîné au bistrot de la gare près des contrôleurs.
Je vais retourner marcher, loin d'ici, loin, avec presque rien dans un sac sur mon dos j'irai me perdre sur des chemins espagnols, je me murerai dans le silence peut-être, je lierai des amitiés peut-être, je pleurerai en marchant, je sourirai toute seule, j'aurai mal mal mal encore et puis ça passera, je ne penserai ni à la veille ni au lendemain, je ne voudrai pas m'arrêter, je m'allongerai éreintée, épuisée, les muscles endoloris, je dormirai comme une masse, je ferai des rêves étranges et pénétrants, encore.
J'ai envie de m'envoyer toute seule dans l'aventure
Je retournerai marcher.
*
ma carte ImaginR à dégager d'une main preste
une Oyster Card pour le London tube, une vieille Fahrkarte berlinoise
et un ticket de vaporetto.
Vestiges de voyages et d'ailleurs parcourus, cornés, salis, tour à tour rassurants et attristants,
comme le rappel d'un départ possible et celui d'une réalité qui ne permet pas la fuite.
Je traverse des gares et je voudrais y rester, avoir du temps pour attendre, manger un jambon-beurre, n'importe quoi
Mais je ne les traverse plus qu'en courant, sans goûter au voyage, avec des sacs trop lourds trop chargés de bêtises qui me tordent le bras, des chaussures un peu déchirées, un pantalon trop chaud
M'en fous je vais partir, je vais repartir sûrement, ça me prendra d'un coup peut-être, je crois qu'il faudra changer à Hendaye. Je reprendrai mon sac à dos je fuirai le bruit l'inutile le surplus. J'irai marcher, je retournerai sur ce banc où je me suis allongée à midi et duquel j'ai laissé les autres partir.
J'avais tourné en rond après dans la ville, comme un pigeon blessé j'avais mal à la hanche, mes pieds bientôt refuseraient tout service, mais pour quelques heures encore je tenais. J'avais attendu longtemps le train de nuit qui quitterait les Pyrénées, dîné au bistrot de la gare près des contrôleurs.
Je vais retourner marcher, loin d'ici, loin, avec presque rien dans un sac sur mon dos j'irai me perdre sur des chemins espagnols, je me murerai dans le silence peut-être, je lierai des amitiés peut-être, je pleurerai en marchant, je sourirai toute seule, j'aurai mal mal mal encore et puis ça passera, je ne penserai ni à la veille ni au lendemain, je ne voudrai pas m'arrêter, je m'allongerai éreintée, épuisée, les muscles endoloris, je dormirai comme une masse, je ferai des rêves étranges et pénétrants, encore.
J'ai envie de m'envoyer toute seule dans l'aventure
Je retournerai marcher.
*
On continue son premier pas, aucune escale n'est possible, tout voyage est le premier.