Vendredi 4 février 2011 à 2:05
Tu aurais pu faire ta crise d'ado plus tôt, non mais vous me fatiguez là. Je fais ce que je peux. Je demande un avis factuel et on me répond à côté de la plaque ; et j'hésite encore je crois : j'aurais honte de le regretter mais je sais qu'il y a un risque, alors je voudrais juste savoir si ça m'irait, de manière purement physionomique, je n'ai rien à cirer de vos avis sur mon style ou mon inadéquation ou mon retard ou je ne sais quoi, merde.
Vous me faites chier.
Je suppose que je suis incompréhensible mais quand même j'aimerais bien que quelqu'un tente. Je n'ai vu personne pendant des semaines et des semaines, j'ai carrément supprimé mon compte twitter et personne n'a remarqué. Je regarde mes griffures s'estomper mais les gens trouvent ça encore très visible, demandent, et ne sont pas foutus de comprendre ce que c'est. Si j'explique on me regarde comme une malade. Mais parmi vous en fait non, personne n'a rien vu, rien dit. Pas rendu compte probablement que j'avais disparu des écrans. S'en foutent. Et me demandent d'un coup si je suis au courant de ce qui est arrivé à machin et machinette la nuit du 31. Je vous réexplique que je n'ai eu contact avec aucun d'entre vous depuis le 10 décembre ?
Je croyais être en train de dénouer mes propres problèmes, et je découvre que j'essaye en fait de régler des affaires qui viennent de ma grand-mère au moins. Qui me reproche d'autres choses d'ailleurs. Et de toute façon elle n'a aucune idée, et de toute façon elle s'en foutrait, elle se moquerait, elle ne verrait pas le problème et c'est bien vrai, c'est pas si grave, chochotte.
L'impression que personne n'a rien suivi, l'impression d'être toute seule. Est-ce que ça s'arrête à un moment, même temporairement ? J'ai trouvé ça sympa un moment je crois mais pour l'instant j'ai du mal ; mais j'ai quand même un peu peur, sur quelles bases repartir ?
J'alterne entre le ya pas de raison que je ne puisse pas l'intéresser et le je ne vois pas pourquoi je l'intéresserais.
Tout le monde s'en fout, je sais vous êtes occupés, vous avez d'autres trucs plus sympa à faire, votre affection est engagée ailleurs.
Et je me lis écrire les mêmes choses qui ont l'air de conneries ridicules que tous les ado qui bloguent, et je vois bien que je fais du chantage.
Et j'ai eu mal mal mal au ventre cette après-midi, dans le labo universitaire de ma directrice de mémoire. J'ai pu tenir assez longtemps à ne rien montrer, et à un moment la douleur déborde, j'ai vu flou, j'ai entendu ouaté, je ne tenais plus bien debout, j'ai été obligée de demander à m'allonger. Comment se faire remarquer à sa première visite. 30 minutes à gémir de douleur dans la salle commune. Ils ont été tous très gentils.
Le retour a été un peu dangereux encore aussi, le bus, la 13, la 14. Crispée, fantomatique, chancelante ; j'ai senti tout le long des yeux attentifs fixés sur moi, de voyageurs inquiets, et ça m'a rassérénée. Some do care about me.
On a commencé à établir une convention de stage avec le labo pour que je reçoive une gratification dont le montant me paraît mirobolant, j'ai imaginé ce que ça me permettrait de faire, et maintenant j'ai peur que ça coince quelque part.
Je dors de nouveau dans le salon depuis quelques nuits, parce qu'il faisait 10 samedi soir, et lundi j'en ai eu marre de dormir crispée. Se réinstalle la subtile balance entre dormir tendue dans le froid ou bien ne plus avoir d'endroit à moi et squatter le salon de l'appartement avec quelques affaires dans un coin.
Et j'ai des ennuis de sécu qui me stressent, et je ne comprends rien à l'attitude de mes parents, et j'ai perdu des feuilles de soin je crois, et eux ont perdu ma déclaration de médecin traitant, et se sont trompés dans les remboursements, et le gars s'en fout, revenez quand vous aurez le décompte, et j'ai quelques centaines d'euros dans la nature et j'ai l'impression que je ne les récupèrerai jamais.
C'est quoi cette histoire d'appareil dentaire ?