[article à vocation éventuellement exorciste pour jour de fatigue déprimatoire]
Forcément je suis rentrée plus tard que prévu. J'avais faim. Non je n'avais plus faim. Trop tard. Pain et chocolat achetés, avalés, barbouillée.
J'étais partie un peu plus tard qu'espéré, déjeuner préparé au dernier moment, avalé trop vite, ordinateur éteint difficilement car conversations à finir, course dans l'appartement pour les clefs de la voiture, les affaires de sport...
Pas de place sous le viaduc du RER, grand détour, garée loin.
Arrivée en retard quand mon but avoué était pour une fois d'y être en avance, pour le dernier week-end de juin. Un peu honteuse un peu énervée.
J'ai ramé 1h30 avec une nana qui n'arrêtait pas de faire des remarques.
Je la connais, je savais que ce ne serait pas simple.
Mais vraiment : attention on n'est pas équilibrées (le bateau penche à gauche et à droite). Ben oui, c'est de l'eau, le principe c'est que c'est pas horizontal. Attention on n'est pas au même rythme. Oui ben, en fait, je t'explique, c'est moi qui suis à la nage, donc c'est mon boulot, et c'est TOI qui suit MON rythme.
Tous les quéqués étaient de sortie avec leurs (petits) bateaux parqués le reste de l'année au port, et qui nous regardent avec intérêt nous débattre dans les vagues de leur moteur trop puissant.
Forcément je suis rentrée plus tard que prévu. J'avais faim. Non je n'avais plus faim. Trop tard. Pain et chocolat achetés, avalés, barbouillée.
J'étais partie un peu plus tard qu'espéré, déjeuner préparé au dernier moment, avalé trop vite, ordinateur éteint difficilement car conversations à finir, course dans l'appartement pour les clefs de la voiture, les affaires de sport...
Pas de place sous le viaduc du RER, grand détour, garée loin.
Arrivée en retard quand mon but avoué était pour une fois d'y être en avance, pour le dernier week-end de juin. Un peu honteuse un peu énervée.
J'ai ramé 1h30 avec une nana qui n'arrêtait pas de faire des remarques.
Je la connais, je savais que ce ne serait pas simple.
Mais vraiment : attention on n'est pas équilibrées (le bateau penche à gauche et à droite). Ben oui, c'est de l'eau, le principe c'est que c'est pas horizontal. Attention on n'est pas au même rythme. Oui ben, en fait, je t'explique, c'est moi qui suis à la nage, donc c'est mon boulot, et c'est TOI qui suit MON rythme.
Tous les quéqués étaient de sortie avec leurs (petits) bateaux parqués le reste de l'année au port, et qui nous regardent avec intérêt nous débattre dans les vagues de leur moteur trop puissant.
Elle a finit, au retour, par gueuler sur le seul qui ne causait pas de remous derrière, bateau à fond quasiment plat. Tout m'énerve.
Je suis repartie trop tard et passée au supermarché.
Ma grand-mère était arrivée, mes parents absents pour le week-end. Je dois relayer ma soeur pour lui faire la conversation, attendre mon oncle, je ne peux disparaître me goinfrer de chocolat, m'allonger, faire une sieste avant de tenter de travailler. Je n'ai éteint qu'à 4h du matin la veille, pour finir mon roman. J'ai dû me lever relativement tôt, mais n'ai pas bossé.
Ils partent. Il est 19h déjà, je m'étais dit que je repasserais chez moi prendre un bouquin, mon chargeur de portable...
Je pars en métro, le ventre écoeuré par mon goûter excessif. Je traverse la gare, m'arrête au guichet pour des renseignements, je n'achèterai pas mon billet ce soir.
Sur la 14 un joli garçon, qui prend ensuite la 12 comme moi, et quand je finis par croiser son regard dans l'ascenseur de la station Lamarck, change de côté pour que je ne le voie plus, et sortira en courant.
Il est tard, je prends les quelques choses dont j'ai besoin, pique une petite déprime, les nerfs pelotés par les voisins du dessus et leur techno à fond.
Je repars, il fait encore jour, je veux marcher. Je remonte la rue Damrémont jusqu'en tout en haut ce que je n'avais jamais fait et décide de ne pas tourner à droite vers la place de Clichy ; je continue rue Joseph de Maistre puis rue des Abbesses. Cafés, bistrot, samedi soir, tout Paris dîne en terrasse, entre amis ou amoureux.
Théâtre de l'Atelier, je continue dans des rues moins éclairées, voit de beaux plafonds dans des appartement allumés, je descend la rue de Clignancourt et allait continuer à pied. Mais je me souviens de la vue du Canal St Martin qu'on a en prenant la ligne 2, va pour le métro.
Erreur, il faudra ensuite que je prenne la 5, je sortirai donc avant que la rame ne surplombe le canal. Barbès à Stalingrad. Changement long, métro raté.
Assise dans la 5 mes larmes dégoulinent un tout petit peu.
Une jeune fille entre dans la rame disparaît de ma vue, puis je l'entend derrière moi débiter sa demande. 24 ans, étudiante, concours de circonstance, rue. J'imagine que c'est vrai. J'en ai mal au coeur. Il y a tellement de gens dehors, les mêmes qu'on croise tout l'hiver, chacun son coin de rue, ça me rend malade. La lecture, même en diagonale, de la revue d'ATD Quart-Monde que ma mère reçoit toujours me plonge à chaque fois dans un profond malaise.
Je lui ai donné un peu d'argent avec une grimace qui avait trop de significations en même temps pour être claire, j'espère juste qu'elle n'y a pas vu du mépris.
A Bastille je suis sortie en face du café où travaille mon cousin, entre ses recherches de boulot. Je pensais qu'il ne servait pas le samedi soir, mais il est là.
Ca va ? Pas tellement mais ça va passer.
Il m'a proposé d'attendre qu'il finisse son service en discutant avec un ami chilien à lui qui venait d'arriver à Paris.
La nuit était déjà tombée, le ciel était d'un bleu très très foncé, qui avait été roi, au dessus de la colonne vert clair et de l'ange doré.
Quelques groupes restés de la Gay Pride, je discute en anglais avec Pio le chilien qui habite Barcelone. Les serveurs rangent tables et chaises et nettoient la terrasse.
On va boire un verre au bistrot d'à-côté, il est plus de 22h, j'aurai dû rentrer travailler plutôt... aïe
D'autres chiliens rallient Bastille, j'essaye attentivement de comprendre quelque chose à l'espagnol.
On repart à pied à 1h passée après 2 ou 3 bières (ben au prix où c'est), je trouve ma soeur dans le jardin qui entoure l'immeuble, avec une copine. Ma grand-mère est rentrée du théâtre et couchée. C'est à moi de me lever demain matin pour partager le petit déjeûner. Je remonte à l'appartement, ne peut résister à l'ordinateur encore allumé, je ne sais plus ce que j'y fais.
Matin difficile, je repousse le lever prévu par le réveil, descend, ma grand-mère déjà devant son café, un peu de conversation, j'entends ma voix rauque. Elle s'assoit pour lire en attendant son fils. Je m'allonge sur le lit de mes parents, somnolence bienfaisante, corps détendu, mais vite assailli par l'esprit réprobateur. Me relève avec effort, ce n'est pas encore l'heure.
Retourne, prend un grand gilet, pleure un peu, lit des paragraphes au hasard dans la revue Etudes, tout à l'air passionnant.
Mais putain est-que tu ne peux pas te passionner 5 minutes pour ce que tu es censée faire, genre comme ça tu le ferais tu vois, et après tu lirais d'autres trucs, sur Allemagne-France un avenir commun, La psychiatrie par temps de crise, Les paradoxes de la parentalité tout ça.
Comment ça qu'est-ce que tu es censée faire ?
Je suis repartie trop tard et passée au supermarché.
Ma grand-mère était arrivée, mes parents absents pour le week-end. Je dois relayer ma soeur pour lui faire la conversation, attendre mon oncle, je ne peux disparaître me goinfrer de chocolat, m'allonger, faire une sieste avant de tenter de travailler. Je n'ai éteint qu'à 4h du matin la veille, pour finir mon roman. J'ai dû me lever relativement tôt, mais n'ai pas bossé.
Ils partent. Il est 19h déjà, je m'étais dit que je repasserais chez moi prendre un bouquin, mon chargeur de portable...
Je pars en métro, le ventre écoeuré par mon goûter excessif. Je traverse la gare, m'arrête au guichet pour des renseignements, je n'achèterai pas mon billet ce soir.
Sur la 14 un joli garçon, qui prend ensuite la 12 comme moi, et quand je finis par croiser son regard dans l'ascenseur de la station Lamarck, change de côté pour que je ne le voie plus, et sortira en courant.
Il est tard, je prends les quelques choses dont j'ai besoin, pique une petite déprime, les nerfs pelotés par les voisins du dessus et leur techno à fond.
Je repars, il fait encore jour, je veux marcher. Je remonte la rue Damrémont jusqu'en tout en haut ce que je n'avais jamais fait et décide de ne pas tourner à droite vers la place de Clichy ; je continue rue Joseph de Maistre puis rue des Abbesses. Cafés, bistrot, samedi soir, tout Paris dîne en terrasse, entre amis ou amoureux.
Théâtre de l'Atelier, je continue dans des rues moins éclairées, voit de beaux plafonds dans des appartement allumés, je descend la rue de Clignancourt et allait continuer à pied. Mais je me souviens de la vue du Canal St Martin qu'on a en prenant la ligne 2, va pour le métro.
Erreur, il faudra ensuite que je prenne la 5, je sortirai donc avant que la rame ne surplombe le canal. Barbès à Stalingrad. Changement long, métro raté.
Assise dans la 5 mes larmes dégoulinent un tout petit peu.
Une jeune fille entre dans la rame disparaît de ma vue, puis je l'entend derrière moi débiter sa demande. 24 ans, étudiante, concours de circonstance, rue. J'imagine que c'est vrai. J'en ai mal au coeur. Il y a tellement de gens dehors, les mêmes qu'on croise tout l'hiver, chacun son coin de rue, ça me rend malade. La lecture, même en diagonale, de la revue d'ATD Quart-Monde que ma mère reçoit toujours me plonge à chaque fois dans un profond malaise.
Je lui ai donné un peu d'argent avec une grimace qui avait trop de significations en même temps pour être claire, j'espère juste qu'elle n'y a pas vu du mépris.
A Bastille je suis sortie en face du café où travaille mon cousin, entre ses recherches de boulot. Je pensais qu'il ne servait pas le samedi soir, mais il est là.
Ca va ? Pas tellement mais ça va passer.
Il m'a proposé d'attendre qu'il finisse son service en discutant avec un ami chilien à lui qui venait d'arriver à Paris.
La nuit était déjà tombée, le ciel était d'un bleu très très foncé, qui avait été roi, au dessus de la colonne vert clair et de l'ange doré.
Quelques groupes restés de la Gay Pride, je discute en anglais avec Pio le chilien qui habite Barcelone. Les serveurs rangent tables et chaises et nettoient la terrasse.
On va boire un verre au bistrot d'à-côté, il est plus de 22h, j'aurai dû rentrer travailler plutôt... aïe
D'autres chiliens rallient Bastille, j'essaye attentivement de comprendre quelque chose à l'espagnol.
On repart à pied à 1h passée après 2 ou 3 bières (ben au prix où c'est), je trouve ma soeur dans le jardin qui entoure l'immeuble, avec une copine. Ma grand-mère est rentrée du théâtre et couchée. C'est à moi de me lever demain matin pour partager le petit déjeûner. Je remonte à l'appartement, ne peut résister à l'ordinateur encore allumé, je ne sais plus ce que j'y fais.
Matin difficile, je repousse le lever prévu par le réveil, descend, ma grand-mère déjà devant son café, un peu de conversation, j'entends ma voix rauque. Elle s'assoit pour lire en attendant son fils. Je m'allonge sur le lit de mes parents, somnolence bienfaisante, corps détendu, mais vite assailli par l'esprit réprobateur. Me relève avec effort, ce n'est pas encore l'heure.
Retourne, prend un grand gilet, pleure un peu, lit des paragraphes au hasard dans la revue Etudes, tout à l'air passionnant.
Mais putain est-que tu ne peux pas te passionner 5 minutes pour ce que tu es censée faire, genre comme ça tu le ferais tu vois, et après tu lirais d'autres trucs, sur Allemagne-France un avenir commun, La psychiatrie par temps de crise, Les paradoxes de la parentalité tout ça.
Comment ça qu'est-ce que tu es censée faire ?